Jamais peut-être les sciences se rapportant à l’univers biblique n’auront suscité autant de recherches, de débats et de polémiques, touchant un très large public à travers le monde. L’archéologie, notamment, a fait des progrès considérables, apportant sans cesse de nouveaux éclairages sur le monde et le peuple qui ont produit – et qu’a produit – la Bible.
Mais toutes ces perspectives ouvrent de nouvelles réflexions, bien plus larges, sur le sens même du message biblique : qu’en reste-t-il sous les fourches caudines de la Science ? La Bible ne risque-t-elle pas de se figer ou de s’assécher lorsqu’on la coupe trop radicalement de la tradition, pour en faire un simple sujet d’étude ? Au-delà de la Bible, que savons-nous réellement de la civilisation qui l’a fait naître ? Sur quels socles historiques et identitaires les Hébreux se sont-ils constitués en nation ? Comment ont-ils surmonté les défaites militaires et les processus d’acculturation ?
Par une vision autant chronologique que thématique, en élargissant le champ aux voisins, partenaires ou ennemis du peuple d’Israël, et en repoussant bien des a priori, cette étude replace cette civilisation dans son temps, en dégageant ce qu’elle a à apporter au nôtre.
C’est dans ce livre conséquent écrit par Stéphane Encel que vous pourrez (re)découvrir l’histoire d’un peuple : les Hébreux. Il s’agit de la deuxième édition, la première datant de 2014 avec 425 pages.
Il y a cinq parties qui reviennent sur l’histoire mais aussi les spécificités des Hébreux. Précisons que ce peuple juif n’est étudié que dans la période antique. Si vous cherchez des informations plus récentes, il ne faudra pas choisir cette lecture.
Partie 1 : la formation d’un peuple des Hébreux aux Isréalites (… – env. 931).
Au sein de celle-ci nous pouvons comprendre précisément qui sont les Hébreux à travers l’approche traditionnelle et biblique, l’époque dite « des juges », l’époque de la monarchie unifiée avec Saül et David. L’auteur revient sur la légende de ce dernier et apporte un éclairage historique. Enfin il étudie Salomon, fils de David.
Partie 2 : la confrontation à l’histoire de la souveraineté à l’exil (env. 931-538).
Vous pourrez en apprendre davantage sur le schisme politique et religieux, sur les deux royaumes jusqu’à la chute d’Israël (Israël et Assyrie), le royaume de Juda et Babylone qui contiennent des informations sur le roi Nabuchodonosor, les conséquences de l’exil des populations…
Partie 3 : la période perse et la restructuration du judaïsme (358-333).
Les chapitres ne portent pas uniquement sur la Perse, il est également question de pays en relation avec celle-ci, comme l’Egypte ; le judaïsme doit composer avec la domination perse pour pouvoir perdurer ; le temple d’Eléphantine.
Partie 4 : défi de l’hellénisme, défi à l’hellénisme (333-63).
A l’intérieur de celle-ci vous pourrez redécouvrir les conquêtes d’Alexandre et l’empire macédonien ; la question du judaïsme dans l’héritage d’Alexandre mais également la crise maccabéenne, le temple d’Onias, le temple des Samaritains.
Partie 5 : le judaïsme dans l’empire romain entre guerres et paix (-63 – 2nd siècle).
Ici vous verrez la puissance conquérante de Rome à travers sa politique en Orient, les temps d’Hérode et sa succession ; la guerre au Proche-Orient et enfin la guerre des Juifs contre Rome (66-135).
L’épilogue porte sur la restructuration du judaïsme des Ier et IIe siècles ap. JC.
A la moitié du livre, vous trouverez de belles illustrations : numismatique, stèles, cartes, inscriptions, bâtiments, tableaux, mosaïques… Et bien d’autres encore !
Je ne vais pas vous cacher que ce fut une lecture assez difficile car le texte est assez dense, peu aéré, très précis dans les informations données. Il est quasi impossible de lire le chapitre d’une partie sans avoir lu le précédent pour comprendre ce dont on parle.
C’est un sujet très intéressant, cependant il paraît surtout destiné à des candidats aux concours ou étudiants devant travailler sur le sujet. Dans ce cas, ce livre possède une richesse d’informations essentiel !