D’après l’éditeur, « La collection des Petits atlas historiques propose, en parfaite adéquation avec les attentes des étudiants de classes préparatoires et des universités, un panorama clair et synthétique des grandes périodes historiques. Chaque ouvrage, constitué de fiches enrichies de cartes, généalogies, chronologies, graphiques et tableaux, permet de faire le point efficacement sur les principaux aspects des époques abordées. Des pistes bibliographiques et un index facilitent les recherches des lecteurs. »

Après des Petits atlas historiques sur l’Antiquité grecque, le Moyen Age, les Temps Modernes, le XIXème et le XXème siècle, il manquait un opus sur l’Antiquité romaine. Celui-ci est rédigé par Yannick CLAVÉ, déjà auteur d’un manuel très efficace sur la dernière question d’Histoire romaine (le monde romain de 70 av. J.-C. à 73 ap. J.-C.) au CAPES et à l’agrégation aux éditions DUNOD et Éric TEYSSIER, agrégés d’Histoire. Il est divisé en 5 grandes périodes qui correspondent chacune à des dynamiques majeures au sein du monde romain :

1. La Rome des temps fondateurs (VIIIe – Ve siècle av. J.-C.) : les historiens ont toujours du mal à étudier cette époque à cause du manque de sources disponibles. Difficile encore de confirmer les dates légendaires de la fondation de la cité en 753 av. J.-C. ou de l’instauration de la République en 509 av. J.-C. Les 5 fiches présentent l’Italie au VIIIème siècle, la fondation de Rome entre mythe et confirmation partielle par l’archéologie, les Étrusques, la République et l’invasion gauloise de 390 av. J.-C.

2. Conquête et intégration de l’Italie (IVe – IIIe siècle av. J.-C.) :  le célèbre adage latin « si tu veux la paix, prépare la guerre » illustre la mentalité conquérante des Romains. Mais tout en imposant son hégémonie, Rome favorise aussi un processus d’intégration. Ces deux aspects apparaissent alternativement dans les 5 fiches sur la conquête de l’Italie et sa lente romanisation, l’organisation d’une République oligarchique et les deux guerres puniques.

3. La République des Imperatores (197-30 av. J.-C.) : le statut de Rome passe progressivement de puissance régionale à puissance méditerranéenne. Les généraux vainqueurs deviennent des personnages puissants, à l’origine de la crise de la République et de guerres civiles opposant leurs différentes factions. Cette partie contient 11 fiches : l’expansion de Rome, l’invasion des Cimbres et des Teutons et la guerre de Jugurtha, la religion romaine, les réformes agraires et militaires, la guerre « sociale », la guerre de Spartacus, Pompée, César, la guerre civile entre Césariens et Pompéiens, la bataille de Pharsale, la bataille d’Actium.

4. Le consensus impérial (30 av. J.-C. – 197 ap. J.-C.) : le Haut-Empire correspond à la période d’apogée de Rome. Elle débute par l’instauration d’un pouvoir personnel et monarchique par Octave Auguste. Il arrive à faire la part belle au consensus : un compromis politique acceptable par les élites traditionnelles et le peuple. L’assassinat de Commode en 192 marque le retour des guerres civiles et la fin de l’apogée du monde romain. 17 fiches au total traitent de cette période : l’expansion territoriale sous Octave-Auguste, le désastre de Varus, l’État augustéen, Rome, les mondes gallo-romains, Nîmes et Arles, l’Égypte, la conquête de la Bretagne, les Juifs face à Rome, l’année des quatre empereurs (voir Pierre COSME), la mondialisation romaine, les cultes orientaux, la destruction de Pompéi, le culte impérial, le règne de Trajan, les premiers craquements, la prise de pouvoir par Septime Sévère.

5. Vers un autre monde (IIIe – VIIe siècle) : l’Empire est alors constamment sur la défensive, assailli par de nombreux peuples barbares. Cette pression est à l’origine d’une profonde instabilité politique puis de transformations institutionnelles et sociales. L’Empire Romain finit par éclater donnant naissance à de nouvelles civilisations gardant souvent en héritage une Romanité qui ne disparaît pas en 476. Cette partie contient 10 fiches : la crise du IIIème siècle, de Valérien à Aurélien, Dioclétien, Constantin, un monde chrétien, la déferlante barbare, la Gaule au Vème siècle, Justinien, le VIème siècle : une Europe romano-barbare, 732 : la fin de l’Antiquité ?

Au final, ce Petit Atlas historique se révèle être un outil de base pour appréhender globalement l’Antiquité romaine. Les documents sont variés : cartes évidemment, mais aussi plans, généalogies, photographies,… Le texte est clair, concis, précis, direct, relevé par des caractères gras pour diriger le regard vers les notions importantes et guider dans la structuration. Il est donc à conseiller aux étudiants qui veulent aller à l’essentiel et qui pourront éventuellement piocher dans la biographie pour compléter certains points. Les enseignants de collège et de lycée y trouveront matière pour des biographies ou des études de cas. On regrettera, mais cela est certainement dû à la maquette, des cartes au format trop petit et surtout le choix de la bichromie qui ne permet pas toujours une lecture aisée. Enfin, pour compléter l’index, une table des illustrations aurait été bien utile.