Ont participé à cet ouvrage : Dominique Lenfant, Cécile Bertrand-Dagenbach, Vito Andrea Mariggio, Pascale Giovannelli-Jouanna, Alexis Klein, Fabrice Fischer, Marie-Noëlle Hadey, Christine Maisonneuve, Yannick Muller, Wouter F. M. Henkelman, Emmanuel Pichon, Nicolas Richer, Edith Parmentier, Anne Jacquemin, Stephane Lebreton,

Cet ouvrage bien utile est le fruit d’un travail d’équipe dirigé par Dominique Lenfant, Professeur d’histoire ancienne à l’université de Strasbourg. Il se présente sous la forme de 45 fiches d’auteurs antiques, composées sur le même modèle : une présentation générale synthétique et concise de l’auteur et de son oeuvre, la place que tient l’empire perse dans cette oeuvre, une bibliographie très détaillée présentant les diverses éditions et traductions des textes en français, en allemand, en anglais, en italien…, les études publiées sur certains points précis ainsi que les autres instruments de recherche.
Le contenu de cet ouvrage est en fait plus large que le titre ne l’indique. En effet qu’y appelle-t-on Perses ? Grecs ? sources classiques ? et empire achéménide ? Parmi les 45 auteurs proposés se trouve une notice sur le babylonien Bêl-rêsu, plus connu sous le nom de Bérose, prêtre du dieu de la ville de Babylone : Marduk ; auteur des Babyloniaca, il présente en langue grecque, les grands traits de l’histoire et de la culture babyloniennes au roi hellénistique Antiochos Ier de la dynastie des séleucides. On y découvre également des auteurs de langue latine: Pline l’Ancien, Quinte Curce ou Valère Maxime…qui s’appuient sur des auteurs grecs antérieurs. En revanche si Flavius Josèphe est présent, les auteurs chrétiens comme Eusèbe de Césarée sont absents. Il s’agit donc d’auteurs gréco-romains, d’époques et de milieux variés. Ce sont eux, leur culture et leurs idées qui ont influencé les Occidentaux dans la représentation qu’ils ont construit de l’Orient et ce jusqu’à nos jours, comme l’a dénoncé Édouard W. Said (L’orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, Londres 1978 et traduction française, Paris, éd° du Seuil, 1980).

Ces auteurs antiques donnent une vision partielle et partiale l’empire perse, focalisent sur certains aspects, rapportent des anecdotes riches en couleurs. Ils utilisent ces éléments comme figure de faire valoir par rapport à ces étrangers non Grecs que représentent par excellence les Perses. La description de l’empire achéménide est donc l’antithèse culturelle et politique du fonctionnement de la cité grecque et de ses valeurs. La démesure, le despotisme, les richesses, les plaisirs…de l’Orient, à la fois objets de fascination et de rejet, alimentent le sentiment de supériorité culturelle des Grecs. Cependant de par leurs origines variées, la perception de ces auteurs et leurs objectifs sont différents. Certains voulant glorifier Alexandre dans une orientation manichéenne, construisent la vision d’un empire achéménide abattu et donc le présente comme faible, dirigé par un roi plein de mollesse. D’autres prennent l’exemple de Cyrus, fondateur de l’empire perse pour dresser portrait du bon gouvernement et du roi idéal. Ainsi tout dépend du but que l’auteur se fixe et il peut même changer de discours en fonction de son objectif du moment (Xénophon, Démosthène) !
L’étudiant pourra ainsi se repérer dans chaque œuvre, tout en tenant compte de l’orientation et des objectifs de chacun. La bibliographie scientifique lui permettra de bâtir rapidement une étude fournie sur l’auteur en question Nous avons ici un parfait usuel qui facilitera grandement le travail des étudiants en Master et des chercheurs tant dans les domaines historique que littéraire et dont on recommande l’achat, entre autres, à toutes bibliothèques universitaires.

© Clionautes