Partant du principe que de nombreux travaux de recherche (mémoires de master, thèses, actes de colloque…) ne se trouvent, hélas, jamais imprimés, les Éditions Universitaires Européennes offrent en réponse un service de publication en flux tendus.
Basée à Sarrebruck, en Allemagne, la maison d’édition propose un impressionnant catalogue couvrant de nombreuses disciplines et dont les titres sont disponibles par l’intermédiaire de leur partenaire More Books.
Le travail reçu ici en exemple est un mémoire de master croisant aménagement et psychologie sur la question du rapport affectif des élus à leur territoire. Rédigé par Emmi Leclerc en 2010, ce mémoire se veut préciser ce thème étudié par des auteurs comme Béatrice Bochet (Lausanne) ou Denis Martouzet (Tours) en l’appliquant à une catégorie d’élus en particulier : les maires, et plus précisément encore ceux des communes de 1500 à 5000 habitants dont on peut présupposer du fort lien d’attache à leur territoire d’exercice.
Recourant aux entretiens semi-directifs et aux cartes mentales, l’auteure a recueilli les témoignages de 10 élus normands qui démontrent que le territoire semble primer sur la fonction, en tous cas pour les maires originaires de la commune où ils exercent : nombreux sont ceux qui n’auraient pas envisagé de faire ça ailleurs.
Des constantes apparaissent : un intérêt pour la chose publique, un regard négatif sur les élus « parachutés », un propension à l’écoute mais aussi une survalorisation de leur commune par le patrimoine, les personnages célèbres…
Au total, Emmi Leclerc réussit à dresser différents portraits de maires pouvant d’ailleurs s’entrecroiser. On y trouve : l’objectif, le natif, le bon père de famille, le dévoué, le manager, l’orgueilleux, l’ambitieux, l’utilitariste et enfin l’amoureux dont on se demande si son amour de la commune ne le rend pas…aveugle ?
Le rendu du travail apparaît agréable malgré quelques coquilles (originelles ou non corrigées ?) mais il n’a été possible d’en juger qu’en PDF alors que l’éditeur énonce sur son site que les journalistes en faisant la demande peuvent recevoir un exemplaire gratuit de l’ouvrage. On peut également être étonné du délai moyen de réponse à réception d’un travail : deux semaines, ce qui paraît vraiment très peu pour lire une thèse et juger de son potentiel commercial puisque les Éditions Universitaires Européennes précisent qu’elles ne publient que des travaux qu’elles soutiennent à 100 %
Reste enfin que cette approche à un prix : environ 30 à 40 euros le mémoire et 80 à 100 euros la thèse.