Les éditions Casterman ont souhaité faire un autre “pas de côté”, avec leur deuxième projet, “qui n’est pas du tout une adaptation pour le coup du scénario du film”, mais un album de gags, gros nez, parodique, “un autre standard de l’édition, ce bon vieil album, 48 pages, cartonné, couleur, en vente dans toutes les bonnes librairies” s’amuse Gaétan Akyuz. “On est une maison d’auteurs, on travaille sur le temps long, et donc on essaie de faire les choses en mettant toujours les auteurs au centre de la création”, précise l’éditeur. “On a donc choisi de proposer ce projet à Gilles Rochier, un auteur que l’on connaît, avec lequel on travaille déjà, un auteur qui a plus d’un tour dans son sac, mais qui, si vous le connaissez, n’était pas dans sa zone d’expression habituelle”.   

Un album au service d’un film (enfin presque !)

Il fallait y penser. Produire un manga, une BD (presque officielle), une novellisation et une version résumée de l’œuvre du maître. Quatre ouvrages destinés à la jeunesse pour un seul film. Une promotion sur mesure !

Quand un mousquetaire affirme, en première page qu’il jure sur la tête de Tata Rachel et qu’il est au service de Louis le Gangréneux, le lecteur ne penserait certainement pas qu’il s’agit de d’Artagnan. Le ton est donné. Cette BD ne suit pas le film mais s’en amuse. Après une présentation des acteurs de l’histoire, Aramis, Porthos, Athos et le héros du film, le récit digresse à travers les tribulations des combats…

 

 

selon les rencontres …

… à condition que M Dumas soit d’accord ou que sa femme l’inspire.

Alexandre Dumas, le principal acteur

Et les auteurs ne l’épargnent pas. Le romancier se frotte à son éditeur, « Cartermouille », au lieu de Casterman qui lui demande du ressort dans son histoire. Dumas se sent donc obligé de dépeindre un Richelieu marionnette monté sur ressort qui saute comme un lapin. Relookés par Karl Lagerfeld accompagné de sa Choupette, les Trois Mousquetaires se lient d’amitiés avec le jeunot du l’histoire, un bleu qui n’en fait qu’à sa tête, le presque cadet, d’Artagnan.

Une caricature de notre temps

Il serait dommage de citer ici tous les gags imaginés par les auteurs mais ces derniers se réfèrent, par exemple, à des œuvres cinématographiques bien connues comme la Cité de la peur (p.30 et 31) ou Star Wars (p.27)

Les personnages adoptent les pratiques et le langage de notre époque. Milady se teint les ongles, Porthos va chez le psy, d’Artagnan s’adonne à la méditation et Athos parle de Boloss… Bref, on s’amuse bien en lisant cette BD.

Ce premier volume s’avère un divertissement appréciable, un pas de côté par rapport aux autres ouvrages parus à l’occasion de la sortie du film. Des références en pagaille, que chacun appréciera en fonction de son goût, de son âge et de son humeur…