Des histoires de vie de jeunes migrants d’un foyer pour réfugiés mineurs isolés à Genève, trois artistes leur donnent la parole. Chacun, à sa manière, tente de rendre une dignité à ces jeunes marqués par leur errance, souvent traumatique vers une terre promise qui se révèle bien décevante.
Le récit de Kocholo retrace son voyage entre l’Afghanistan et la Suisse, une enfance puis une adolescence bousculées. C’est le récit, en vrac, du long chemin quand remonte les souvenirs, un univers sombre qui se clôt sur une note positive, il est en formation dans le social pour aider les jeunes comme lui.
Sebemalet, Érythréen, raconte sa traversée du désert, la violence. Au bout c’est un foyer pas vraiment adapté, des droits limités, ni travail, ni accès à un abonnement téléphonique. Un éducateur pour 20 mineurs, c’est peu, et personne la nuit. Malgré tout, quelques rencontres positives lui remontent le moral. Le questionnement demeure : « En fait, je ne sais pas trop ce qui est le pire… Devoir tout quitter pour fuir un pays hostile dans des conditions insoutenablesp.51 […] Ou bien vivre ici avec une aide très relative. Une situation enlisée, sans avenir. L’impuissance ordinaire. Ça fait 5 ans que j’habite au foyer. On m’héberge, on me nourrit, on me donne un statut de « papier blanc »C’est le terme en Suisse, sans accès à la formation ni possibilité de sortir du pays. »p. 54.
Ehsan, jeune HazaraMinorité persécutée par les talibans en Afghanistan né en Iran, à la fin d’un périple par la montagne qui semble avoir été très difficile, il est à l’hôpital, pour peu de temps. Il a fui une famille violente, une main tendue l’aide à atteindre le foyer qui doit l’accueillir : 300 adolescents, toutes nationalités confondues. Il parvient à repartir en Iran pour voir des amis, sans rejoindre sa famille.
Un livre pour qu’on n’oublie pas des mineurs, car désespérés certains se suicident comme Alireza, 18 ans , en 2019. Un livre de l’Association Carouge illustration pour porter leur voix, pour que change le regard. Ça se passe en Suisse, mais est-ce si différent en France ou ailleurs en Europe qui a toute sa place au CDI.