Georges et Nialony, les héros de cette BD L’Œil du marabout, ont été inspirés à Jean-Denis Pendanx par les enfants qu’il a rencontrés, grâce à l’UNICEF, lors d’une mission dans le camp de réfugiés de Bentiu. Dans le Soudan du Sud plongé dans une guerre civile, quasi-permanente depuis 2013, plus de 2,5 millions de personnes ont fui vers les camps de réfugiés.
Nialony, une jeune enfant qui a été séparée de ses parents, survole le camp de Bentiu, des humanitaires la ramène à sa famille.
Elle découvre cet immense camp de réfugiés, une « ville » avec son église, sa mosquée. Avec son grand frère Georges, elle parcourt les différents lieux, si différents de sa vie d’autrefois dans la capitale : la corvée d’eau, le marché, les petits métiers, son père est tailleur.
« Alors c’est comme une prison en plein air » s’étonne la petite.
Désemparée, elle converse avec un grand oiseau : le marabout qui donne son titre à la BD, ce qui permet à l’auteur de décrire le contexte des affrontements des Nuers et des Dinkas et leurs conséquences pour la population.
L’art n’est pas absent du camp, Georges est un véritable artiste, repéré par les humanitaires. L’un d’eux évoque son passé d’enfant-soldat.
Il y a aussi la violence entre les réfugiés et les menaces extérieures.
Les deux enfants sont kidnappés par un groupe armé. Les voilà au cœur de la violence, les enfants-soldats sont, hélas, encore une réalité. Sur les conseils d’une femme, ils profitent de la pluie et de la nuit pour s’enfuir et regagner le camp.
La BD s’achève sur une note d’espoir : une trêve est annoncée, est-ce la fin de la guerre ?
Le cahier documentaire qui la complète décrit l’action de l’UNICEF, la mise en place d’un atelier de thérapie par l’art qui fut mené par l’auteur Jean-Denis Pendanx pour y animer des ateliers graphiques. Une expérience pleine d’émotions qui s’exprime à chaque page de ce bel ouvrage.
Quelques extraits sur le site de l’éditeur et des pistes pédagogiques sur celui de l’UNICEF.