Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 56, n°2, avril-juin 2009, 256 pages, 25 €.

C’est avec retard que nous rendons compte du numéro d’avril-juin 2009 de la Revue d’histoire moderne et contemporaine, déjà signalé sur ce site par Bruno Modica. Comme à l’accoutumée, une partie du numéro est consacrée à de très utiles comptes rendus. Pour le reste, deux groupements thématiques sont proposés à la lecture.

Le premier est intitulé « L’ordre symbolique ». Barbara Stollberg-Rilinger revient sur le rituel de l’investiture dans le Saint-Empire à l’époque moderne. David Hennebelle s’intéresse, quant à lui, aux épîtres dédicatoires du XVIIIe siècle. Dans un registre encore complètement différent, Sylvain Pattieu s’attarde sur une association liée à la CGT, « Tourisme et Travail », dans les quarante ans qui suivent la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Ces trois articles, intéressants par eux-mêmes, ne semblent pas reliés par des enjeux problématiques communs. De ce point de vue, on peut regretter qu’aucune introduction ne vienne éclairer le lecteur.

Le second dossier, autour de « l’ordre fiscal : légitimation et résistances », apparaît nettement plus cohérent. Bernard Delmas fait un point très utile sur la physiocratie et sa mise en pratique par le contrôleur général des finances Turgot, au tout début du règne de Louis XVI (p. 79-103). Avec Myriam Boussahba-Bravard, le lecteur se trouve projeté au tout début du XXe siècle. Il s’agit cette fois de s’interroger sur les origines, les manifestations et les effets de la rébellion des suffragistes dans l’Angleterre édouardienne. Nicolas Delalande, quant à lui, aborde un problème souvent négligé par l’historiographie, celui de l’adhésion des citoyens au renforcement des prérogatives fiscales de l’État. Il le fait en traitant, sur la longue durée (1860-1930), du cas de la Seine-et-Oise. Alexis Spire prend le relais pour les années 1950-1970, à l’échelle nationale cette fois. La période « constitue un moment de refondation entre les citoyens et l’impôt ». En particulier, le périmètre de l’impôt sur le revenu ne cesse de s’étendre (p. 186). Enfin, Romain Huret traite du refus de l’impôt aux États-Unis aux lendemains de la crise de 1929, concluant ainsi un dossier de qualité, riche par les problématiques brassées et par l’espace géographique envisagé : http://www.editions-belin.com/ewb_p….

Luc Daireaux