GéoAdo, dans ce numéro, s’intéresse aux odeurs corporelles. À partir d’elles, c’est toute l’hygiène, le propre, sa nécessité et ses limites que le numéro entend cibler. C’est également aux publicités de l’industrie des cosmétiques qu’il veut s’attaquer et à leur obsession du « sentir bon ».
Les plus belles photos du mois
Encore huit magnifiques photos qui nous donne la température de la planète. En Chine, on découvre un embouteillage monstrueux de rafts qui attendent sagement leur tour avant de s’engager dans un chenal de rapides et quelques secondes de sensation forte. La scène se passe dans le parc national des montagnes du Shunhuang. Le musée national de Pékin présente une exposition de photographies à la gloire des médecins et des soldats qui ont lutté contre l’épidémie de Covid-19. Comme le souligne le commentaire : « un acte de propagande qui masque le comportement trouble des autorités chinoises accusées d’avoir caché puis sous-estimé cette épidémie. » Au Japon, pour finir, le parc d’attraction « Boss E Zo », à Fukuoka, propose au spectateur de s’immerger dans le rêve d’une nature magique, univers numérique total.
Enquête
« Se laver, est-ce bon pour la santé ? » C’est la question que le mensuel a voulu poser à Florence Corgibet, dermatologue. « Contrairement aux animaux, comme les chiens, qu’il faut éviter de laver trop souvent, nous sommes un animal sans (trop de) poils, rappelle-t-elle. Notre peau est donc directement en contact avec le monde extérieur. Lorsque nous avons des petites coupures ou des microtraumatismes, même invisibles, ils servent de porte d’entrée à ces organismes, et nous sommes particulièrement exposés aux infections ». Ne pas se laver assez, ou correctement, pour un humain peut poser des problèmes de santé et de santé publique en favorisant la propagation des épidémies : chaque année, la gastro-entérite contamine 2 millions de personnes en France et en tue plus d’un million dans le monde. On estime que 47% des maladies infectieuses comme la gastro-entérite pourraient être évitées si on se lavait plus souvent les mains.
Chaque jour, notre corps évacue près d’1 litre de sueur par les pores de la peau. Cette sueur composée d’eau et de minéraux ne sent rien tant qu’elle n’est pas contaminée par des bactéries si elle stagne sur notre peau. Les poils, qui surgissent à la puberté, favorisent aussi les odeurs. Les bactéries se développent plus facilement dans les zones chaudes et humides où on les trouve. À l’adolescence, le corps produit plus d’hormones qui stimulent les glandes sébacées qui se mettent à produire plus de sébum. Cette substance graisseuse joue un rôle essentiel pour protéger la peau des agressions extérieures. À l’adolescence, les glandes s’emballent et les sécrétions prennent plus d’ampleur causant points noirs, boutons d’acné.
La notion de propreté varie beaucoup selon les pays. Au Brésil, par exemple, l’hygiène du corps est presque une obsession. C’est l’un des pays du monde où l’on se douche le plus. Aux États-Unis, une douche dure en moyenne 13 minutes ; en Espagne, 2 à 5 minutes. « La peau n’est pas faite pour être systématiquement lavée au savon, souligne encore Florence Corgibet. Elle est protégée par un film qui contient du gras. En utilisant souvent des produits détergents agressifs, on détruit ce film, ce qui peut provoquer des irritations ». Les conseils de la dermatologue : Ne pas se laver le corps plus d’une fois par jour au savon, ne pas se laver les cheveux au shampoing plus de 2 ou 3 fois par semaine. Le restant du temps, utiliser l’eau seulement.
Aventure
Lamya Essemlali est la présidente de Sea Shepherd France. Elle mène des missions parfois risquées dans le monde entier. Elle a rencontré Paul Watson, le fondateur de l’ONG créée en 1970, en 2005, et a été touché par le projet de Sea Shepherd : agir pour stopper et empêcher les atteintes illégales à la vie marine. Dès sa première mission, elle est partie à la recherche d’un harponneur de baleines en Antarctique afin de le mettre hors d’état de nuire aux baleines. Aujourd’hui, son combat se tourne vers les pays d’Europe qui tuent le plus de requins et de dauphins.
Reportage
Le reportage du mois met en avant le travail de 12 photographes de nature qui ont souhaité dénoncer dans un livre, Nature humaine, l’extinction des espèces, la dégradation des océans, la déforestation, la pauvreté et les conflits qu’elles engendrent. Les clichés de Cristina Mittermeier alertent sur la disparition des ours polaires dont la population est passée à moins de 25 000. Chaque année les locaux en tuent près d’un millier pour se nourrir et vendre leur peau. Brent Stirton, reprend le combat de Diane Fossey, contre les braconneurs de RDC qui s’en prennent aux gorilles. Joël Sartore présente des animaux très rares. Sur les 10 000 espèces qu’il a photographiées, on estime qu’une dizaine se sont éteintes ou n’ont plus qu’un ou 2 individus encore vivants.