Nous sommes le jour du 11 novembre 1918. Sur le front, Louis attend que l’ordre de l’assaut soit donné. C’est alors qu’il entend le clairon sonner le cessez-le-feu. D’abord, le silence, puis le soulagement… C’est la fin de la guerre ! Il va fêter la victoire avec ses camarades, prendre le train du retour, passer par Paris, puis retrouver sa famille… Plus tard, un monument aux morts sera édifié dans sa commune. Ce jour du 11 novembre, qu’on appellera « jour du Souvenir », sera commémoré. Louis défilera chaque année jusqu’à sa mort, en souvenir de ceux qui ne sont pas revenus…

A la mémoire de ces hommes.

 

A l’occasion du centenaire de la Grande Guerre, bon nombre de parutions ont reçu le label de la mission du  « Centenaire 14-18 », celle-ci en fait partie. Elle est principalement destinée aux enfants.

Le format est court, le texte à la police assez grande. Chaque double-page comporte le texte et une illustration de qualité. Ce ne sont pas des photos, et pourtant, parfois on le croirait ! A l’image de la couverture qui paraît avoir été prise cent ans auparavant.

Le texte est agréable à lire, concis, va directement aux idées principales en raison du public visé. Néanmoins, il ne perd pas pour autant en qualité. Les mots pouvant être compliqués reçoivent une explication en note de bas de page.

A travers les pages, ce ne sont pas les batailles qui sont évoquées, mais bel et bien le sentiment du soldat arraché à sa terre et à sa famille. Le quotidien y est présenté sans trop de détails, de manière efficace. En parallèle du front, la vie dite civile. Quasiment aux mêmes instants, comme dans un film, nous savons comment sont vécus et perçus les événements au front et à l’arrière.

Cette lecture, faite par un tiers à haute voix, ou par l’enfant de manière silencieuse, est riche en émotions.

Lors de l’armistice, c’est la frénésie. Néanmoins, en suivant le parcours de ce jeune soldat, nous nous apercevons que le chemin pour rentrer chez lui fut long. Le processus de la mémoire de cette guerre qui devait être la « der des der » est rapidement rappelé : construction des monuments aux morts dans tous les villages, le 11 novembre déclaré fête nationale nommée « jour du Souvenir », le soldat inconnu inhumé sous l’Arc de Triomphe…

 

La dernière page du récit interpelle de manière poignante le lecteur :

« Tu es sans doute l’arrière-arrière petit enfant d’un Poilu. Tu es sûrement passé devant un monument sans y prêter attention. Maintenant que tu connais son histoire, le regarderas-tu autrement ? Liras-tu les noms et les âges inscrits dessus ? Peut-être reconnaîtras-tu un nom identique au tien ? »

C’est à vous, à nous, d’assurer la transmission de la mémoire de cette guerre mondiale qui fut désastreuse pour de nombreux pays et de nombreuses familles. Faire réaliser aux générations que, malgré le temps qui passe et nous éloigne de cette période, ce sont des hommes, des femmes, des enfants qui ont été concernés par ce conflit meurtrier. Toutes ces personnes qui se sont sacrifier pour leur pays ne doivent pas tomber dans l’oubli, jamais. Ce livre, aussi petit soit-il, est vraiment très intéressant pour aborder facilement ce conflit avec les jeunes.

 

La dernière page de ce livre concerne quelques chiffres de la guerre 14-18 en France : nombre de mobilisés, de veuves, d’orphelins, de blessés, d’obus tirés, de monuments aux morts érigés.

Des chiffres que l’on peut facilement donner aux élèves de cycle 4.

Cette page livre également quelques informations sur le dernier mort du conflit, Augustin Trébuchon, chargé de porter un courrier à son capitaine à 10h50 le 11 novembre.

Il faut saluer cet ouvrage par cette concision, sa mise en récit, et bien sûr par ses illustrations très bien réalisées. Bravo aux auteurs !