Le 7 mai 1824, dans le prestigieux théâtre de la cour autrichienne de Vienne, une nouvelle symphonie d’une puissance peu commune, pleine de fougue et de douceur à la fois retentit.
Bercé par les leçons de musique de son père, Ludwig van Beethoven n’a de cesse de se perfectionner. Après le succès de sa première comparution en public, le musicien se voit doter d’un nouveau professeur, le maître de musique de la cour, ancien organiste à Bonn, Christian Gottlob Neefe. Ce dernier oriente son élève vers la composition. Ainsi, les prouesses du jeune homme le fait accepter comme organiste à la cour. En 1787, alors qu’il a 16 ans, Beethoven rencontre Mozart qui reconnaît son talent mais le décès de sa mère le pousse à rester à Bonn où il reprend son poste de musicien à la cour et commence à enseigner à des enfants de familles d’aristocrates.
En 1789 s’ouvre une nouvelle. Les épisodes de la Révolution française sont bien connus en Allemagne. Ils enthousiasment le jeune Beethoven et influencent son jeu tandis qu’il développe son goût pour le piano. Sa rencontre avec Haydn, de 38 ans son aîné est décisive. Il l’invite à faire des études approfondies sous sa direction. La mort de son père lui permet de s’installer définitivement à Vienne avec ses frères au moment où il se fait remarquer par la première symphonie qu’il compose. Ses talents de pianiste et ses dons d’improvisateur le font connaître et apprécier des personnalités mélomanes de l’aristocratie viennoise.
Alors que Ferdinand Ries devient son disciple au piano, des problèmes de surdité apparaissent. C’est à cette époque que Beethoven ressent des sentiments non partagés avec des jeunes femmes issues de l’aristocratie hongroise : les sœurs Brunsvik, puis une héritière de la famille Guiccardi… Ses états d’âme emplissent ses créations comme la sonate au clair de lune, ainsi nommée pour l’atmosphère mystérieuse qui se dégage de son premier mouvement.
Beethoven et son ami partent un peu à l’écart de Vienne afin de s’isoler et cacher ses problèmes d’audition. Malgré un état dépressif, l’artiste continue à créer une musique dont « nul autre pourrait être l’auteur ». Il se promène matin et soir au milieu de la nature afin de trouver de l’inspiration pour élaborer de nouvelles mélodies qu’il consigne dans ses carnets et qui serviront par la suite de base à des compositions célèbres. Quelques soutiens lui permettent de ne pas sombrer dans le désespoir. Son frère Karl devient son secrétaire. Johann Malzël fait breveter un métronome fabriqué spécialement pour lui et il se met à utiliser un cornet acoustique pour mieux entendre.
Commence alors la période la plus prolixe de son existence. Le désir de générer une musique d’un genre nouveau devient une force motrice. Il compose de nombreuses sonates en profitant des progrès technologiques du piano. La gamme des notes s’élargit et la pédale offre de plus grandes possibilités d’expression. On peut dire que ce sont les souhaits musicaux de l’artiste qui ont permis l’essor d’un piano de dernière génération, le piano Broadwood. Il reçoit un piano dernier cri du fabricant parisien Erard.
Fasciné par Napoléon, Beethoven compose l’Héroïque, puis son premier opéra, « Leonore » qui n’obtient pas le succès escompté, rebaptisé Fidelio en 1814. Après un second séjour à la campagne, la 5e et la 6e symphonie sont créées (« Destin » et « Pastorale »). La mort de son frère Karl le pousse a mené un procès qu’il gagne contre sa belle-sœur afin d’élever son neveu. Complètement sourd et désespéré par ce désenchantement familial, l’artiste travaille sur la mise en musique de l’Ode à la joie du poète Schiller. La neuvième symphonie est ainsi achevée. Elle est jouée en présence du maître très affaibli qui ne peut diriger l’orchestre. Les chœurs du dernier mouvement célèbrent un idéal d’unité et de fraternité des peuples.
Épuisé, Ludvig van Beethoven décède, deux ans plus tard, le 26 mars 1827 dans sa maison viennoise à l’âge de 56 ans.
Comme le veut la collection, l’ouvrage s’achève par un dossier documentaire ludique et très utile comprenant une petite encyclopédie du musicien : ses chefs-d’œuvre, la composition d’un orchestre, des compléments d’information sur ses soutiens, les artistes fréquentés, une biographie et une cartographie liée à ses fréquentations. Une belle occasion d’en savoir plus sur une époque bien mouvementée.