Ce livre s’inscrit dans une nouvelle collection qui compte actuellement quatre titres. Elle a pour but de « mettre en perspective les grands sujets d’actualité, d’éveiller l’esprit critique et de donner du sens à l’information ».
L’ouvrage est composé de trois parties. La première partie cherche à décrypter quatre faits d’actualité, la seconde est un lexique, et la troisième une sélection de documents.
L’ensemble est agrémenté de beaucoup d’iconographie et de petits encadrés avec des chiffres et des informations supplémentaires.
Les thèmes choisis dans la première partie sont la constitution, l’adhésion de la Turquie, la privatisation, le nucléaire iranien et la diplomatie européenne, autant de questions sensibles aujourd’hui.
Pour chacun des thèmes existe un petit passage critique pour aiguiser ou proposer un angle original ou moins attendu. Pour le chapitre sur la Constitution, c’est l’occasion de revenir sur des lieux communs comme le fameux « c’est Bruxelles qui commande ». Pour la Turquie, les auteurs soulignent l’idée que les médias français présentent le débat de façon partielle sinon partiale et s’intéressent peu aux sentiments des autres opinions publiques européennes.
La première partie se termine par une carte avec les pays membres de l’UE qui distingue ceux de la zone euro. On trouve également des éléments sur le budget.
La deuxième partie se présente comme un lexique de 50 mots clés. En gras et en quelques lignes l’essentiel et puis des compléments ensuite pour chacune des définitions. C’est astucieux et cela permet d’aller vite si on ne fait que vérifier un mot. On est vraiment sur de l’actualité récente et on ne fait référence à l’histoire que si nécessaire. Notons quand même que ces références sont parfois un peu elliptiques. Ainsi pour les Balkans il est dit qu’ « au début et à la fin du XX ème siècle (1908-1913, 1990-2000) la région a vécu de longues périodes d’agitation politique et des conflits nationaux explosifs ».
D’autres bons encadrés existent comme celui qui distingue Conseil européen, Conseil de l’UE et Conseil de l’Europe. Sur certains aspects, l’iconographie aurait pu être plus efficace. Ainsi en est-il du processus de décision dans l’UE : un schéma aurait été préférable au texte proposé ici.
La troisième partie est consacrée à des textes et à des documents. C’est évidemment succinct, mais on y trouve les incontournables comme le discours de Robert Schumann. Ensuite, le choix se porte sur des textes plus contemporains avec Marie-Georges Buffet et Alain Lipietz. Enfin on trouve des outils comme des références de site internet mais c’est très réduit et souvent très institutionnel. On pourrait imaginer trouver une référence à euronews et à son site internet. Un index termine l’ouvrage.
Si l’ensemble est court et bien ficelé il y a quand même quelques éléments d’organisation du livre qui semblent étranges. Ainsi, page 45 on trouve une double page sur « pour ou contre l’ adhésion de la Turquie à l’Union européenne » organisée autour de cinq thèmes. L’idée n’est pas en cause mais pourquoi ce document conclut-il la partie lexique ?
Au début de la troisième partie, on trouve des photographies autour de trois thèmes : l’UE et l’agriculture, l’UE et l’immigration, l’UE et l’environnement. Ce sont autant d’éléments qui pourraient se situer dans la première partie, et dont le statut est mal défini dans l’architecture du livre, puisqu’ils ne sont pas annoncées dans l’en-tête de cette troisième partie.
Reconnaissons à cet ouvrage une volonté d’expliquer, sans jamais être réducteur. D’ailleurs, les petits éclairages de la première partie répondent bien à cette volonté affichée de développer l’esprit critique. En effet, les lecteurs sont invités à s’interroger sur ce que les médias disent de tel ou tel événement. Les collégiens pourront donc se laisser séduire par ce livre et, qui sait, prolonger plus tard par le précédent ouvrage des mêmes auteurs, beaucoup plus copieux.
© Clionautes
