La première, peut-être un peu trop « chiffres » revient sur l’explosion urbaine. On y expose justement que les grandes villes du monde demeurent nord-américaines, européennes et japonaises mais que les villes des Suds ont désormais pris le relais. Le cheminement expliquant que surpopulation à la campagne et mécanisation agricole poussent à l’exode rural est clair d’autant que la question des paysans clandestins n’est pas éludée. La comparaison des cartes de 1900 et 2000 sur les villes de plus de 2 millions habitants (4 contre 200) aurait peut-être méritée un autre seuil et une date intermédiaire.
La seconde partie est probablement la plus réussie. Partant d’un graphique de densité, elle explore les trois modèles urbains, asiatique, nord-américain et européen. L’explication de la structuration urbaine par le mode de transport dominant est limpide, des expressions parlantes sont utilisées : des « fourmilières urbaines asiatiques asphyxiées » à la définition de la ville nord-américaine vue comme une « succession de banlieues » à « l’urbanisme horizontal » en laissant, stratégiquement, la dernière place à la ville européenne d’une densité moyenne car cumulant transports collectifs et individuels. Les différences s’estompent malgré tout : chacun a désormais ses espaces verts, ses autoroutes, son centre d’affaires et ses banlieues (sur ce point, les images en coupe sont une bonne idée).
Troisièmement, la question de l’urbanisation sauvage est également bien conçue puisqu’elle amène habilement la réflexion sur le délicat terrain des causes et des conséquences : rejeter les eaux usées en mer ou en rivière déplace le problème qu’une station d’épuration règlerait, stocker les déchets en décharge ne traite pas directement la question du tri. Aussi, une des priorités serait de mieux penser le logement des habitant plus en amont : créer d’immenses villes nouvelles au Caire se fait grâce à la disponibilité foncière mais ces lieux artificiels ne sont pas en concordance avec les pratiques et le vécu des habitants.
Enfin, un peu plus diffuse, la dernière partie évoque les défis urbains de demain. On rappelle que la ville est, à l’origine, un lieu d’échange mais que des frontières se dressent entre les communautés, que la méfiance s’installe (caméras de surveillance), que les enclaves apparaissent, aussi la cohésion apparaît comme le premier enjeu de l’avenir. Pollution (efforts à Berlin), mitage, destruction forestière et saturation de l’espace littoral sont également présentées.
Avec quelques prévisions de l’ONU (partie « Focus »), une sélection d’images (hélas moins nettes qu’en vidéo) et plusieurs séries de questions, ce support est tout à fait bien conçu et donc à recommander que ce soit en découverte ou en consolidation de ces notions.