Voici le deuxième volume réalisé par le collectif Stevenson qui se compose de Jean-Luc Arnaud (architecte), de Jean-Marc Besse (philosophe), d’Armelle Caron (artiste), de Marie Chéné (artiste) et de Guillaume Monsaingeon (philosophe). Après Mappa Insulae qui avait souligné qu’aucune île n’est véritablement isolée, Mappa Urbis veut montrer à quel point connexions et flux urbains, si difficiles à représenter sur des plans, sont la raison d’être des concentrations urbaines.

            « À l’intérieur de chaque ville se rejoue la répartition en quartiers, la hiérarchie, les distances et les transports imposés, la distribution du haut et du bas, séparés par ce que les Anglo-Saxons appellent crûment « la ligne rouge », l’opération de redlining. Tous les espaces ne sont pas égaux devant les cartes, et les villes figurent sans aucun doute parmi les réalités privilégiées : c’est ce qui rend leurs plans contestables… et tellement attirant ! » C’est ainsi que les auteurs lacent ce deuxième numéro dédié aux cartes de villes.

            L’ouvrage, à l’italienne, est composé de 105 illustrations, 105 extraits de cartes de villes de différentes époques, depuis les fragments de marbre qui composaient la Forma Urbis Romae, vers 203-211, jusqu’à la carte de Singapour ben 2021, en passant par les plans de Cerda, le plan du réseau de transport de Rome en 1930 ou encore le travail d’Armelle Caron sur les « villes rangées ».

            Les illustrations, de très bonne qualité et très variées, témoignent d’un très grand éventail de leurs représentations. Elles sont accompagnées d’extraits de texte de philosophes tels que Lewis Mumford, Jacques Derrida, René Descartes ou de romanciers comme Michel Ecochard.

            La forme du volume est très intéressante et fait appel à une maquette très design. En revanche, le contenu est assez difficile à saisir. Mise à part l’introduction qui renseigne et guide le lecteur sur les volontés des auteurs dans le volume, le reste de l’ouvrage est assez décousu, conçu comme une sorte de « poétique de la carte ». C’est un beau volume mais dont le contenu reste assez peu cadré.