Ce petit ouvrage est comme une introduction au thème 2024 du FIG : terre, sol, foncier, voilà des objets d’étude pour les géographes qui font écho aux questionnements de la société, à la ville comme à la campagne. Comment gérer les sols et le foncier dans le contexte du changement climatique pour un accès partagé à la ressource ?

Dans leur introduction, Adrien Baysse-Lainé et Florence Nussbaum rappellent les enjeux actuels sur la terre, son appropriation, ses usages, la matérialité des sols, support du vivant et la notion de foncier.

Zéro artificialisation nette

Éric CharmesIl anime une conférence le vendredi 4 octobre 2024 au FIG : De quoi le ZAN est-il le nom ? avec Éric CHARMES, Études urbaines, ENTPE, Métropole et éloignement résidentiel (Autrement) L’objectif ZAN, ou zéro artificialisation nette, fixé à 2050 par la loi Climat et résilience votée en 2021, fait l’objet de nombreux débats. Cette conférence en présentera les principaux enjeux, notamment la mise en cause du modèle dominant de développement dans les territoires ruraux, les rapports entre les collectivités locales et l’État, ou encore l’avenir de l’habitat pavillonnaire part du consensus trompeur, au moment du vote de la loi ZAN en 2021 et des entorses dès 2022 pour montrer les arguments de ses détracteurs : démographie, développement économique, volonté des élus de conserver leur « droit à construire », les contradictions entre les buts de la loi et son application. Il met en lumière les limites comme la non-prise en compte de la valeur écologique des sols.

Pour une poignée de dollars. Les quartiers populaires face à la spéculation

Florence Nussbaum décrit la situation du foncier à Houston et la spéculation immobilière des quartiers pauvres, phénomène qui ne se réduit pas aux villes américaines. Elle montre le mécanisme de la dégradation de l’habitat, la fuite des propriétaires qui permet une spéculation foncière au détriment des habitants.

Atténuer l‘érosion

Étienne Cossart montre comment des agriculteurs de l’Himalaya, dans la vallée de la Mobi Khola, au Népal, prennent soin de leurs terres pour limiter l’érosion des pentes. L’entretien des terrasses ancestrales, malgré la croissance démographique, associé à la mosaïque paysagère limite le ruissellement.

Réguler l’accès au foncier

Adrien Baysse-Lainé pose la question très actuelle du devenir des terres après le départ à la retraite de nombreux agriculteurs et les difficultés d’accès au foncier pour des candidats à l’installation non-issus du milieu agricole. A partir de deux régions, la plaine amiénoise et le bassin de Millau, il décrit la concentration foncière, y compris avec des montages sociétaires d’investisseurs non-agriculteurs, le rôle limité des SAFER et les initiatives citoyennes comme l’association « Terre de liens » qui favorise l’installation de jeunes agriculteurs sur de petites surfaces.

Être propriétaire

Claire Simonneau analyse la propriété privée de la terre comme une construction sociale, historiquement datée. Elle compare la situation française à la réalité des droits fonciers en Afrique. Elle présente une réflexion pour repenser le foncier agricole et immobilier.

« Trop souvent, on envisage le sol comme une simple surface et des mètres carrés »

Jérôme Gaillardet et Thibaut Sardier s’entretiennent sur la nature géochimique des sols : comment se construisent les sols, les menaces, le rôle de stockage du carbone.

Une bonne introduction au FIG.

Parution spéciale : Les géographes s’engagent