Comme pour les tomes précédents, le scénariste est Olivier Péru, auteur plutôt spécialisé sur les séries de science-fiction ou d’héroïc-fantasy, comme « Androïdes », les « Druides» ou «Elfes». Multi-tâche, cet auteur est également romancier, dessinateur ou encore illustrateur. Pour les dessinateurs, la stratégie est la même que sur les opus précédents : donner sa chance à d’autres mains. A savoir, celles de Francesco Mucciacito, dessinateur italien. Dessinateur et encreur, notamment sur les séries « Succubes » et « Trains de légende », il a également collaboré au Guide de Paris en bande dessinée.
Comme pour chacun des titres de la collection, les mots ont du sens dès la page de couverture. Fils du condottiere Jean des Bandes noires, issu d’une branche cadette de la famille des Médicis, Cosme n’est pas destiné à régner sur Florence et la Toscane.
L’époque est troublée pour la cité, au cœur de rivalités entre France, Empire et Rome. Redevenue pour la troisième fois République en 1527 après avoir chassé les Médicis, assiégée durant de longs mois jusqu’au retour de la famille en 1532, elle tombe finalement entre les mains d’Alexandre de Médicis.
Les auteurs démarrent leur ouvrage sur ce personnage, réputé pour ses excès sexuels, rejeté pour ses penchants homosexuels, notamment avec son propre cousin, Lorenzino de Médicis. L’œuvre a comme postulat de départ son assassinat par Lorenzino, pour des raisons assez troubles, mais que l’on suppose être la volonté de certaines grandes familles florentines, lassées de dérapages d’Alexandre et de son envie de restaurer la famille Médicis à un rang princier, tout en bafouant les institutions républicaines.
Choisi car jeune et d’aspect naïf et tendre par des grandes familles républicaines, Cosme va vite se révéler un politicien hors-pair, influencé dans son enfance par son père et les écrits de Machiavel, personnage rencontré dans le tome précédent. Cette habilité est mise rapidement au service de son propre règne, Florence redevenant la vitrine de la famille et du pouvoir de celui qui la dirige.
L’aventure est prenante, haletante. Le dessin de Mucciacito est très agréable et dans la parfaite lignée des tomes précédents. Cosme Ier prend les traits du portrait réalisé par Bronzino. On s’attache très rapidement à lui et à sa personnalité sans concessions.
Des quatre tomes de la série, c’est le premier à ne pas finir sur la vieillesse ou la mort du personnage principal et cette fin est frustrante à plus d’un titre. Car Cosme a un destin exceptionnel et inattendu et l’on aurait apprécié aller jusqu’à son avènement comme premier grand duc de Toscane en 1769, le voir élever son fils, François Ier. On aimerait que ce tome 4 soit en deux parties et avoir la suite, tellement il est aisé de rentrer dans cette œuvre.
À voir de maintenant si le tome 5, consacré aux enfants de Cosme, à savoir sa fille Isabelle et forcément son fils François, démarreront par l’évocation de la fin du règne du patriarche. Cette impatience du tome suivant montre finalement que ce pentalogue sur les Médicis tient toutes ses promesses.
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Mathieu Henry, pour Les Clionautes