Cette bande dessinée inaugure une nouvelle saga (en trois tomes) sur Molière avec un premier tome, astucieusement nommé « Acte I – A l’école des femmes ». Les auteurs de cette bande dessinée sont Vincent DELMAS, pour le scénario et Sergio GERASI pour le dessin.

D’entrée, le lecteur est plongé dans la scène finale de l’aventure de Molière qui se déroule à Paris, le 17 février 1673. Les premières planches s’attèlent à décrire l’épisode de la mort de Molière (non pas sur scène comme le raconte la légende). Alors que la troupe joue le Malade imaginaire, le principal personnage de la pièce (interprété par Molière) joue un peu trop parfaitement. Sur scène, il se met à cracher du sang. On le ramène chez lui dans un sale état. Un état tel qu’on cherche un prêtre en toute hâte. Mais aucun ecclésiastique ne veut donner les derniers sacrements à Molière. Il perd connaissance (planches 1 à 7).

C’est l’occasion que saisit l’auteur pour se plonger dans le passé de Molière. Deux ans plus tôt pour être précis, au moment où Molière quitte Madeleine Béjart. S’il quitte celle qui l’a fait, c’est pour pouvoir se marier officiellement avec Armande Béjart (la petite sœur de Madeleine avec qui il entretient une liaison depuis trois ans…) (planches 8 à 11).

Un nouveau tourbillon dans le passé de Molière nous permet d’assister au plus près à des scènes de vie dans la troupe de Molière. Au moment de l’écriture de l’Ecole des femmes et aux nombreux tumultes entre Madeleine et Molière, qui amènera cette dernière à quitter temporairement la troupe (planches 12 à 26).

La pièce (L’Ecole des femmes) est un succès. La preuve : elle est critiquée ! Pour répondre aux critiques de la pièce, Armande Béjart (revenue sur son intention de quitter la troupe) propose de créer « une pièce qui parle de la pièce » (planches 30 à 36). C’est ainsi que Molière produit La critique de l’Ecole des femmes, aussitôt acclamée par le public (planche 37).

Louis XIV lui offre une pension pour récompenser et lui passe une commande (une satire) pour la fête qu’il souhaite donner à Versailles en l’honneur des deux reines (sa femme, Marie-Thérèse d’Autriche et sa mère, Anne d’Autriche). Pour cette satire, une histoire germe dans son esprit : celle « d’un hypocrite qui utilise la religion comme un paravent derrière lequel il s’offre bien des libertés ». Le Tartuffe est né (planches 38 à 43). Les évêques et les cardinaux ont vent de cette nouvelle pièce et font tout leur possible pour empêcher que la pièce soit jouée (planches 44 et 45).

Ce premier tome se termine avec la mort de Molière, sans qu’il ait pu être confessé (planches 46 à 48). Tout au long de l’album, on est tenu en haleine par un scénario bien ficelé. Il n’y a aucun temps mort et la lecture est donc très fluide et agréable. Cette bande dessinée trouvera donc légitimement sa place au CDI et on orientera en priorité les élèves de Cinquième et de Seconde dont il est question de Molière dans le programme d’Histoire. Cette bande dessinée est également à mettre en parallèle avec l’année Molière (400 ans de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin).