Avec Le Sang des Valois, les auteurs – Jérôme CLEMENT pour le scénario, Marc JAILLOUX pour le dessin – posent les bases d’une saga historique qui suit, sur plusieurs générations, l’histoire de deux familles que tout semble opposer : les Tassin, des gens simples mais valeureux, et les Valois, issus de la dynastie des Capétiens.
Le premier tome – L’homme du fleuve – s’inscrit dans le second versant du règne de François Ier (1515-1547). Le versant le plus noir est marqué par le désastre de la bataille de Pavie et ses conséquences pour le royaume de France (planches 1 à 17) et par les premières dissensions religieuses liées à l’apparition du mouvement protestant dans le royaume de France (planches 8 et 9).
Pour mieux nous imprégner du climat ténébreux de cette partie du règne de François Ier, les auteurs ont pris le parti de nous faire suivre la destinée d’un maître-charpentier, Louis TASSIN. Accusé d’être l’ami d’un huguenot, il doit fuit la ville d’Amiens et se retrouve, lui et sa famille, à Hendaye. C’est dans l’extrême Sud-Ouest du royaume que la petite histoire percute la grande Histoire. Un navire, transportant les dauphins de France de retour de leur séjour carcéral à Madrid, est pris dans une tempête. Les dauphins manquent de se noyer mais sont sauvés in extremis par notre maître-charpentier. En guise de récompense, le roi lui propose un travail (la construction à Amboise d’une écluse sur la Loire) et donne au fils Tassin (Gautier) une mission diplomatique à Constantinople auprès de Soliman le Magnifique.
Au même moment, des huguenots collent des « placards » dans les rues d’Amboise et jusque sur la porte de la chambre du roi. La réaction du roi est terrible : il ordonne la persécution (par le bûcher) de tous les hérétiques du royaume de France. Au cœur de cette persécution, on retrouve la famille TASSIN. De retour d’Orient, Gautier a ramené avec lui Bülbül, la femme qu’il a épousée à Constantinople. Tous deux s’y sont convertis à l’islam. Dès lors, ils sont mis à l’index par la communauté d’Amboise et poursuivis par les autorités politico-religieuses : la maison des TASSIN est brûlée et ils sont jetés en prison. Ils ne sont finalement sauvés que par l’intervention du jeune prince Henri – celui-là même qui avait été sauvé quelques années auparavant – et recueillis au château de Rambouillet. L’intrigue du premier tome prend fin avec la mort du roi François Ier lors d’une partie de chasse dans les forêts de Rambouillet. Devant la dépouille du roi décédé, Gautier offre ses services au prince Henri de France.
Le scénario, crédible et bien ficelé, est servi au mieux par de très jolis dessins. C’est pourquoi que cette bande dessinée trouvera légitimement sa place au CDI et on pourra utiliser certaines planches, dans le cadre des programmes de 5eme et Seconde, pour montrer des images de la mise en place de la persécution des huguenots dans le royaume de Français dès le règne de François Ier.