Pour écrire ce livre, l’auteur s’est appuyé sur les archives de Boris Vian conservées dans son ancien appartement au-dessus du Moulin-Rouge à Paris.

Une histoire sociale et culturelle de la capitale

Afin de dresser une histoire sociale et culturelle de la capitale, Eric Dussault s’est particulièrement intéressé aux moments forts des XIXe et XXe siècles (les différentes expositions universelles, la Belle Epoque, les Années Folles…), avant de proposer une promenade dans Paris et son histoire, tout d’abord le long de la Seine, puis dans quelques lieux emblématiques (les Halles, le Sacré-Cœur…). Chaque chapitre se termine par une courte bibliographie permettant au lecteur d’approfondir ses recherches sur un thème en particulier.

Un guide touristique et historique

Ce guide touristique de Paris s’adresse au grand public, à grands renforts de chiffres révélateurs : l’exposition universelle de 1900 attire plus de 50 millions de visiteurs et laisse à la capitale de nombreux monuments (le pont Alexandre III, les petit et grand Palais etc…).

Paris rayonne, au figuré comme au propre (elle devient « Ville Lumière » grâce à l’électricité lors de l’exposition universelle de 1889) et les visiteurs médusés découvrent des innovations techniques inédites (le saxophone en 1855, la machine à écrire en 1878, le phonographe en 1889…).

Années folles et après-guerre

Les Années folles voient les évènement sulfureux se succéder (la publication de La garçonne de Victor Margueritte en 1922, le succès de Josephine Baker ou encore le dadaïsme). Paris brille plus que jamais mais Berlin lui fait concurrence!

Moins souriant, le retour sur la jeunesse intellectuelle de droite dans les années cinquante revient sur le contexte d’avant-guerre et évoque les « hussards » anti-sartriens. Parmi ces derniers, Roger Nimier, qui travaille notamment sur le scénario d’Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle (sorti en 1957).

Impossible d’évoquer le bouillonnement culturel d’après-guerre sans parler de Saint-Germain-des-Prés, qui fait l’objet d’un chapitre entier. Aux images traditionnelles (le jazz, les célébrités) s’ajoutent des paragraphes sur les « invisibles » du quartier : homosexuels, populations africaines, ouvriers…

Quelques symboles parisiens

Sous les ponts de Paris…

La seconde partie du livre met en lumière quelques hauts lieux de la capitale, à commencer par un acteur omniprésent : la Seine. Arlette Farge rappelle que « la capitale vit avec la Seine, par elle » et que le Parisien « fait couple avec son fleuve ». La qualité (discutable) de son eau au fil des siècles, ses ponts, ses îles, son commerce fluvial font du fleuve un atout majeur, mais la Seine est aussi un ogre qui dévore ses enfants (noyades, inondations…).

Le chapitre se termine par les chansons qui lui sont dédiées (123 éditées entre 1860 et 2004).

Inondations de Paris, 1910, avenue Ledru-Rollin (BNF).

Le « ventre de Paris » et le Sacré-cœur

Les Halles sont un lieu incontournable dans cette promenade pittoresque et documentée et l’on suit leur évolution jusqu’à la Canopée actuelle, réalisée par P. Berger et J. Anziutti. Autre monument devenu central dans la ligne d’horizon parisienne : le Sacré-cœur. Une fois encore, les chiffres donnent le tournis (« Le campanile, d’une hauteur de 84 mètres, contient la plus grosse cloche de France : appelée la Savoyarde, en raison de ses origines ; celle-ci pèse près de 19 tonnes et a un diamètre de trois mètres ») et il ne faut pas moins de « 45 ans et six architectes » pour voir aboutir le projet en 1919.

Sous les pieds des Parisiens

Le dernier chapitre est dévolu à un autre « classique » de Paris, générateur de rêves ou d’effroi : les fameux souterrains, à commencer par les célèbres catacombes (11 000 mètres carrés de superficie pour l’ossuaire !). Ce ne sont pourtant pas les seuls espaces souterrains de la capitale : les anciennes carrières forment un labyrinthe de 300 km, les égouts, le réseau de la poste pneumatique (ce dernier était d’ailleurs exploité jusqu’aux années 2000 pour relier l’Assemblée Nationale et le Sénat à l’imprimerie du Journal Officiel) et bien sûr le métro.

L’ensemble se lit d’une traite, comme un livre d’anecdotes mais dont la contextualisation est toujours bien présentée, il s’adresse au grand public tout en étant suffisamment documenté pour que les amateurs y trouvent leur bonheur.