Pour sa dix-neuvième édition, les Photaumnales, festival photographique se tenant dans le sud de la région des Haut-de-France (principalement Clermont et Beauvais ainsi que les territoires de leurs agglomérations respectives avec des extensions à Noyon, Creil et Amiens), ont choisi de traiter des « cartographies ».

Fred Boucher (directeur du festival) et Emmanuelle Halkin (commissaire en résidence) écrivent (page 2) que « la cartographie permet une description codifiée du monde et/ou un territoire à travers un ensemble de lignes et de couleurs qui varient selon les objectifs à remplir. C’est précisément cette capacité de la photographie à délimiter, signifier et transposer un territoire à travers des cartographies qui nous intéressera cette année. Aussi bien dans le domaine de l’intime, de l’imaginaire, de la géographie terrestre, que par-delà le cosmos, le territoire cartographié par les artistes se veut incarné et vivant, et nous permet d’appréhender pleinement la diversité et la richesse des lieux que nous partageons en commun ».

Parmi les nombreux artistes de talents dont les travaux sont présentés dans le cadre du festival et dans l’opus actuellement chroniqué, on évoquera, de manière totalement subjective Rubén Martin de Lucas qui questionne l’idée de nation et de frontière dans son Minimal Republics (pages 8 et 9) ; Nicolas Derné et son travail sur « l’effacement (pages 14 et 15) » ; la photographe ukrainienne Elena Subach avec son « Grandmothers on the Edge of Heaven » qui porte un regard d’une grande humanité sur les « matriarches » et leur place dans la société (voir la photographie figurant ci-dessous) ; les très beaux travaux de Stéphane Couturier (« Sédimentations urbaines », pages 54 et 55) et de Dolorès Marat (« La ville, la nuit », pages 56 et 57) en Corse ; l’impressionnant travail mené dans le beauvaisis et le clermontois par « Obscura Machine (un collectif de deux photographes et d’une artiste sonore) » qui a réalisé des portraits des habitants de ces territoires (pages 32 et 33 ; 62 et 63).

Ce nouveau volume des Photaumnales met également en lumière les photographes Olivo Barbieri, Anne-Marie Filaire, Thierry Girard et Michel Vanden Eeckhoudt (pages 66 à 73) qui ont offert une très intéressante production sur la frontière franco-belge.

Un numéro annuel qui demeure d’une excellente facture et qui présente des réalisations picturales pouvant aisément être utilisées, pour nombre d’entre elles, dans des séquences d’histoire et/ou de géographie.

Grégoire Masson

Elena Subach. Photographie présentée sur la passerelle ferroviaire de Clermont de l’Oise.