Derrière la sobre couverture bleue du livret de cette dix-septième édition des Photaumnales (organisées à Beauvais et d’autres lieux des Hauts-de-France entre le 19 septembre 2020 et le 03 janvier 2021) se dissimule un travail de réflexion fécond, assuré par quinze artistes, autour de la notion de « flux » et illustré par une production graphique de grande qualité.
Le flux est ainsi exploré sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de mouvements humains, immatériels, ou encore économiques.
La démarche de chacun des photographes, accompagnée par une œuvre choisie, est largement explicitée par les auteurs des clichés eux-mêmes.
De manière totalement subjective, on relèvera, parmi les nombreux talents présentés, les réalisations de Tomas van Houtryve avec sa très belle réflexion sur la notion de frontière, celle de Rafaël Trapet avec ses « Fantassins » de La Défense, de Mindaugas Kavaliauskas (« Travel’Air » avec une photographie intitulée « une fille du Michigan (USA) dans la foule sur la plage de Maho en attendant l’arrivée du Boeing 747 de KLM » qui nous semble résumer une époque) , de Fabian Albertini qui réfléchit à la captation de nos identités et de nos êtres par les nouvelles technologies (voir, infra, l’affiche des Photaumnales issue de son Controlled Lives) ou encore de Bruno Boudjelal (« Ne mourons pas fatigués ») avec une série de superbes portraits de femmes et d’hommes migrants.
Le présent travail est d’autant plus précieux que la notion de flux est quasi omniprésente dans nos apprentissages et le regard qu’y portent les photographes ayant participé à la manifestation artistique est propice à une utilisation pédagogique tant en géographie qu’en EMC.
Grégoire Masson
Affiche des Photaumnales 2020. Photographie de Fabian Albertini, Controlled Lives