A la découverte des chars allemands

A l’occasion du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Glénat poursuit dans la publication de beaux livres cartonnés sur ce conflit. L’un des deux est entièrement dédié aux panzers, ces engins cuirassés allemands essentiellement composés de « blindés chenillés à tourelle de l’armée allemande ». Il s’agit d’une édition reprenant une partie de « Chars de combat, modèles réduits de collection » publiée aux éditions Altaya en 2018. Traduit de l’espagnol, les textes ont ensuite été mis à jour par le journaliste spécialisé dans les transports, Francis Dréer.

En plus de 150 pages, le livre s’attache à présenter les différents modèles de panzers dans un ordre chronologique. Sous les noms de Pz.Kpfw. I, StuG. III Ausf. G, de Sturmpanzer, de Tiger Ausf. E et de Sd. Kfz. 234/2 Puma se cachent des véhicules très différents et reflétant les innovations techniques de l’armée allemande. La courte introduction des auteurs se prolonge par le récit de la préparation technique qui a lieu dès les années 1920. En effet, malgré l’armistice, une partie de l’industrie allemande s’installe en Suède et n’est pas soumise aux restrictions du traité de Versailles. Des expérimentations ont lieu afin de « ne pas perdre l’expérience acquise dans la fabrication d’armements et de maintenir les cadres de la Reichwehr au courant des techniques » (page 8). Sous l’impulsion d’Heinz Guderian, ces tests serviront d’appui pour la reconstruction d’une gamme de blindés à des fins militaires. Dès 1933, Adolf Hitler encourage la fabrication en série de char léger. En 1935, trois divisions blindées, que l’on peut abréger en Pz.Div (Panzerdivisionen) sont créées. Des manuels d’instructions permettent aux vétérans de former de nouvelles recrues au poste de tankiste. Pour ne pas éveiller les soupçons des services de renseignements étrangers, les concepteurs affirment travailler sur des projets de « tracteurs agricoles ».

Le premier modèle de Panzer, le Panzer I, est un char très léger (5400 kg) pouvant accueillir 5 personnes. Il servira principalement aux entrainements car il n’arrive pas à percer le blindage des chars français en 1940-1941. Son successeur, nommé le Panzer II est également un « matériel de transition » (page 28). Pesant 10 tonnes et pouvant atteindre une vitesse maximale de 40 km/h sur route et d’une hauteur dépassant les 2 mètres, il sert à l’invasion de l’Autriche, de la Yougoslavie et de la Grèce. Un encart à la page 31 nous explique les raisons du changement de couleurs des blindés : l’état-major décide de remplacer le gris en 1943 pour le jaune sable. En effet, le gris est « trop visible dans les steppes de Russie et les pertes ne cessent de s’accumuler sur ce front ».

Les différents successeurs parmi les Panzers se spécialisent : le Stug. ou Sturmgeschütz sert d’auxiliaire à l’infanterie pour tendre des embuscades aux blindés ennemis. Le Sturmpanzer IV Brummbär sert à neutraliser les fortifications soviétiques. Le Jagdpanther sert à effectuer des assauts et à chasser les chars adverses. Modèle après modèle, les auteurs présentent en détails chaque véhicule, ses déclinaisons et son champ d’opération. Les schémas s’avèrent particulièrement utiles pour appréhender les modifications techniques d’un modèle à l’autre. L’ouvrage se termine par les derniers modèles, encore utilisés dans les années 2000 au Kosovo.

Richement illustré grâce à de nombreuses photographies émanant du musée des blindés de Saumur, ce livre d’histoire technique et militaire plaira aux amateurs de blindés.

Pour aller plus loin :

Antoine BARONNET @ Clionautes