C’est en effet dans cette ville qu’Etienne Destot a participé à la création du premier service de radiologie de France. La ville de Lyon est donc présentée en quelques pages en précisant notamment qu’elle est passée de 260 000 à 460 000 habitants entre 1852 et 1911. L’ouvrage est agrémenté par de nombreux documents d’époque et de multiples éclairages sur des points particuliers. Les auteurs sont présentés en fin d’ouvrage et une bibliographie est également indiquée.
Avant tout une découverte
René van Tiggelen, un des auteurs, raconte la découverte des rayons X. Rontgen reçut alors le premier prix Nobel de physique en 1901. Cette découverte marque aussi une première en terme de rapidité de diffusion. Ce qui fit entre autres le succès de cette découverte c’est qu’elle pouvait être assez facilement reproduite pour le grand public. La technique se perfectionna peu à peu et suscita de nouveaux produits comme les bonnettes, c’est-à-dire des lunettes qui servaient à se protéger. Au départ il y eut des débats pour savoir si la technique des rayons X allait pencher du côté des médecins ou des photographes. Cette technologie, comme souvent toute nouvelle technologie, étonna et inquiéta en même temps.
La grande guerre et la radiologie
La guerre a été le moteur d’avancées en radiologie. Vincent Viet retrace l’histoire du service de santé et la mobilisation sanitaire. Cet exemple témoigne comme d’autres que l’on n’avait pas préparé une guerre longue. En effet, au départ on avait privilégié le transport des troupes et munitions plutôt que l’évacuation des blessés. Jasmine Covelli trace le portrait de Jean-Baptiste Tournassoud qui fut à la fois un acteur et un témoin photographe de la Grande guerre. La guerre et ses conditions aboutirent à des changements et notamment conduisirent à une révision de la doctrine de soutien sanitaire. Lyon a joué un rôle considérable concernant l’accueil et le traitement des blessés pendant la première guerre mondiale. Elle a plusieurs atouts comme une forte tradition médicale, des infrastructures hospitalières et une position géographique privilégiée avec de grands axes ferroviaires. Henri Nahum livre un article intitulé la radiologie pendant la guerre. Il explique qu’on doit alors changer la doctrine qui consistait jusqu’alors à transporter les blessés vers l’arrière. La radiologie acquiert une légitimité importante durant le conflit. Nicolas Sigaux aborde le cas d’Albéric Pont et la prise en charge des gueules cassées. On lui doit notamment les débuts de la chirurgie maxillo-faciale. On trouve plusieurs images assez impressionnantes. Durant le conflit, Albéric Pont a opéré des milliers de blessés et a publié des travaux sur le traitement immédiat des fractures.
Les évolutions de la radiologie
Van-Andre Tran-Minh retrace l’évolution de la radiologie de 1929 à 1970. La technique s’est en tout cas réellement imposée si l’on songe que de 1938 à 1965 le nombre d’actes de radiologie a été multiplié par vingt. Mais la technique allait encore incroyablement progresser ensuite. Michel Amel explique la révolution de l’imagerie médicale. Dans une dernière partie, il s’agit d’articles plus techniques. Les pionniers de la radiologie sont présentés sur six pages, des plus connus comme Marie Curie à d’autres rencontrés tout au long de l’ouvrage comme Albéric Pont.
Cet ouvrage lié à une exposition éclaire donc un aspect précis du premier conflit mondial. Il retrace les évolutions d’une technique en la contextualisant. Forts de nombreux documents d’archives, il pourra intéresser un public plus large que ne le laisserait penser son titre.
Pour se faire une idée de l’ouvrage, c’est ici.
© Jean Pierre Costille pour les Clionautes.
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