Pour ce nouvel ouvrage dédié à la protection de l’environnement et au respect du monde qui entoure les enfants, futurs écocitoyens de la planète, Alain Serres a fait appel au talent d’illustratrice de Julie Bernard. Jeune artiste réunionnaise, née en 1980, elle est diplômée de l’école Auguste-Renoir de Paris et des Beaux-Arts de Bruxelles. Plusieurs de ses projets ont été primés en Corée du Sud ou au Portugal. Ses illustrations se nourrissent de ses voyages mais aussi des paysages de son île natale. On ressent l’importance que revêt pour cette illustratrice l’insularité et l’altérité. Son travail fin et coloré s’inspire des couleurs de l’île de la Réunion. Robinson et l’arbre de vie est son deuxième album à Rue du Monde et son cinquième depuis qu’elle s’est lancée dans l’illustration jeunesse en 2016, avec Une goutte de pluie dans l’océan.

Robinson, mi-enfant, mi-grillon, est violoniste. Il vit dans la grande forêt du milieu du monde, « le cœur palpitant de la planète », une île luxuriante, éloignée de la ville, à l’image de celle de Macao et Cosmage. Sur cette île, poussent en abondance les arbres de l’amour, de l’amitié, des arbres sensibles capables de rire ou de jouer de la flûte dans le vent. Si, pour Robinson, sa maison est le plus beau pays du monde, pour les bûcherons, cette précieuse forêt ne vaut que pour le bois qu’ils peuvent en tirer. Ils la pillent sans aucune limite et, de ce bois, ils fabriquent la pire des armes : la machitraille. Mais Robinson parvient à y mettre le feu. Les bûcherons l’enferment alors dans une cage de bois pour mieux faire commerce avec les feuilles miroirs de l’arbre à mémoire. Le chant de Robinson est si puissant qu’il parvient à pulvériser les barreaux de sa prison. Il se réfugie alors au milieu du monde, dans un énorme arbre de vie, entre l’arbre-Soleil et l’arbre-Lune. Dans ses branches, l’arbre de vie accueille les animaux de toutes sortes et de petits humains. Lorsque l’un des habitants toussote, c’est qu’un danger s’annonce. Et alors, tous, d’un seul être, protège l’arbre de vie et l’humanité entière. Ensemble, ils font face au danger et élimine ceux qui voudraient éradiquer la vie.

Une nouvelle parabole chez Rue du Monde qui insiste avec envoûtement sur la fragilité du monde qui nous entoure, sur les dangers causés par l’appât du gain au détriment du mieux vivre. La sauvegarde de la planète ne passera pas par de super-héros par une action partagée et commune. Une belle image de solidarité qui répète encore que l’union fait la force et que la vigilance est bonne conseillère.