Roxelane ou l’histoire d’une esclave qui s’empare de son destin dans l’Empire ottoman de Soliman le Magnifique. Ce parcours hors du commun est retracé par Virginie Grenier et Olivier Roman. Virginie Grenier est auteur de romans et de BD chez différents éditeurs comme Glénat ou Delcourt. Olivier Roman est un ancien illustrateur de publicité, dessinateur notamment sur la série Harry Dickson. Ce volume est le premier d’un diptyque consacré à Roxelane (v.1500-1558), épouse de Soliman le Magnifique.
L’oeuvre relate l’arrivée de Roxelane, dans des conditions peu précises, dans le harem d’un des hommes les plus puissants de son époque, le sultan Soliman le Magnifique, et son ascension jusqu’à son mariage. Elle a pour cadres majeurs la cour du sultan dans le palais de Topkapi et donc le harem du Padichah. Les auteurs nous embarquent avec eux dans cet univers de fantasme, tant évoqué par les artistes orientalistes du XIXe siècle, qui, par contre, l’ont souvent transformé en lieu de débauches et d’orgies sexuelles, sans en comprendre les subtilités.
Au contraire, et le parcours de Roxelane le prouve, nous voilà plonger dans un univers codifié, rigide, où les rapports de domination, les règles, les rapports humains sont soumis à une étiquette. Le harem est un monde d’honneur, mais soumis aux désirs du sultan. Cependant, il existe des moyens pour se faire remarquer. Et Roxelane part dans cette idée folle de devenir la favorite du sultan, alors qu’une des femmes du harem vient de lui donner un fils. Pour cela, elle va mettre en place un plan audacieux, machiavélique pourrait-on dire, pour arriver à ses fins.
Ce premier tome, au rythme haletant, nous transcrit un personnage intéressant , captivant, charismatique, qui dépasse son apparence physique pour proposer une femme qui saura retenir l’attention de tous par sa joie, son intelligence et ses avis politiques. Comprenant rapidement et brutalement le fonctionnement du harem, elle va vite en saisir la politique pour s’émanciper et sortir de ce destin qui la réservait à un simple objet de plaisir nocturne.
Même si le dessin manque parfois de précision, l’univers est assez bien représenté et l’ambiance du XVIe siècle nous prend pour ne pas lâcher le parcours inattendu de Roxelane.