On a parfois la main heureuse en déplaçant les strates des bacs de solde.

Sann, ouvrage scénarisé et dessiné par Chen Jiang Hong, fait partie de ces petites pépites que l’on peut y dénicher.

L’histoire débute avec l’anéantissement des cultures du village de Mung par une avalanche de pierres. L’exil des habitants s’ensuit quasi aussitôt et seule demeure, dans la vallée cernée par trois puissantes montagnes, la famille Sima. Cette dernière dispose encore de quelques champs et surtout attend un bébé.

Celui-ci naît sans pleurer, le visage arborant par un large sourire. Baptisé Sann, le petit garçon voit ses parents souffrir d’épuisement chaque jour, le trajet vers leurs champs passant nécessairement par une abrupte montagne. Devant le désespoir et l’extrême fatigue de ses parents, Sann fait la promesse de « déplacer la montagne » et s’y emploie chaque jour jusqu’à ce qu’il découvre l’entrée d’une petite grotte dans laquelle réside un vieux sage…

Le trait de Chen Jian Hong (Petit aigle, Le prince tigre ou encore Mao et moi) est toujours aussi prodigieux et on lit avec un immense plaisir ce beau conte qui puise son inspiration dans une partie de la mystique traditionnelle chinoise.