Un documentaire de Pierre Brouwers (2005), coproduit par Media 9 et Voyage.
52 min
France 5 : TNT : dimanche 19 juin, 22 h 30

L’EMISSION

Ce documentaire porte bien son sous-titre. Dans un très enrichissant et parfois surprenant voyage, nous découvrons les différentes régions sénégalaises, de Dakar à la Casamance en passant par la vallée fertile du fleuve Sénégal. À l’aide de cartes, d’images aériennes, parcourant villes et villages, cette émission donne aux spectateurs de tous âges des informations sérieuses sur un pays aux multiples facettes. Entre littoral et intérieur, régions verdoyantes et zones sèches, espaces urbains et villages traditionnels, petit à petit nous découvrons le Sénégal, quelques aspects de son économie actuelle et de ses activités passées, son histoire, ses populations, ses ressources. Le discours est clair et très riche, une mine d’informations jamais ennuyeuse. Un atout essentiel : ces paysages et images exceptionnellement belles représentent un vrai plaidoyer contre l’afro-pessimisme. Un inconvénient : une vision trop idyllique qui fait l’impasse quasi totale sur les problèmes du pays.

PISTES A SUIVRE

[Géographie, 5e]

LES RESSOURCES SENEGALAISES

Localiser le Sénégal sur un planisphère. Relever les limites du territoire sénégalais et les différentes régions. Relever sa superficie (197 000 km2) : environ un tiers de celle de la France.
Remarquer l’intérêt d’une ouverture maritime sur l’océan Atlantique et noter la longueur du littoral : 700 km. La pêche est une ressource naturelle et un revenu essentiel. Relever les différents aspects de la pêche : elle est traditionnelle (à la corniche, les hommes vont pêcher en prenant leurs pirogues, 10e min ; dans certains endroits le poisson est fumé par terre, 14e min) ou moderne (32e min).
Localiser le Sénégal sur une carte des grands domaines bioclimatiques. Même si le nord du Sénégal est occupé par le désert du Ferlo qui fait à peu près la taille de l’Irlande (27e min), c’est le climat tropical qui domine : donc une saison sèche et une saison humide qui s’allonge au fur et à mesure que l’on va vers le sud.
Remarquer que l’agriculture est possible dans toutes les régions : la vallée du Sénégal et son système de crues est fertile (22e-26e min). Décrire les rizières de la Casamance, « jardin du Sénégal » : que d’eau et de vert ! Les populations pratiquent une agriculture vivrière et commerciale. Le Sénégal produit de l’arachide (38e min), des produits tropicaux. Il a du sel et des ressources forestières (baobab, fromager…).
Noter que le tourisme est aussi une ressource importante (31e min). Le pays accueille environ 400 000 touristes par an.
Compléter en notant que le Sénégal est l’un des pays les plus industrialisés d’Afrique. Il est aussi l’un des premiers exportateurs de phosphate.
Comparer en les admirant quelques paysages tout à fait exceptionnels : le lac Rose (13e-15e min) et l’extraction du sel ; aux portes du Sahara, décrire le paysage frappé par le manque d’eau (22e min) et insister sur le problème de l’avancée du désert lié à la déforestation ; les greniers sur pilotis de Fadiouth, île formée par un amoncellement de coquillages (32e-33e min) au sud de Dakar. Au Sénégal, il y a de nombreux parcs nationaux qui regorgent d’espèces rares.

LES TRACES DU PASSE

Une terre d’esclaves pour les Amériques. Localiser l’île de Gorée, site classé patrimoine de l’humanité, à environ 4 km au large de Dakar. Expliquer à quoi servait cette île, plateforme pour la traite des noirs, et rappeler le rôle des Européens dans ce commerce monstrueux. Décrire ce que montrent les images, témoins de l’ancienne activité commerciale : les entrepôts, les commerces, la pancarte « inaptes temporaires » (9e min), etc. Raconter le voyage et la destination de ces hommes, femmes et enfants à travers l’Atlantique. Insister sur la ponction de millions d’êtres humains que représente cette traite sur les côtes de l’Ouest africain en général et du Sénégal en particulier.
L’influence française. Écouter les Sénégalais, souvent ils mêlent des mots français (langue officielle) au dialecte local. Relever les innombrables traces de l’ancienne présence française : « Avenue Georges Pompidou » à Dakar (4e min) ; un petit garçon pousse un caddie rempli de baguettes (4e min) ; enseigne « boucherie charcuterie » (5e min) ; « coiffeur extraordinaire » (37e min), etc. Rappeler que ce territoire fut colonisé par la France et faisait partie de l’Afrique occidentale française (AOF) dans l’empire colonial. Signaler la présence des tirailleurs sénégalais pendant la seconde guerre mondiale aux côtés de la France (7e min). Expliquer dans quelles circonstances le Sénégal a obtenu son indépendance en 1960. Les deux pays ont conservé des liens assez étroits. Qu’en pensent vraiment les Sénégalais ?

LA DIVERSITE DE LA POPULATION

Montrer la diversité ethnique et culturelle. Définir la notion d’ ethnie. Relever les principales ethnies sénégalaises et les régions où elles vivent. Noter la présence de religions diverses (7e min) avec une majorité de musulmans (80 %), des catholiques (10 %) et des religions traditionnelles.
Expliquer que la population s’urbanise de plus en plus : 49,6 % de population urbaine (source : L’État du monde, édition 2005) contre 38,6 % en 1998. Décrire la ville de Dakar (1re-7e min), presque 2 millions d’habitants, capitale du Sénégal, et localiser sur un plan de la ville les différents lieux cités. Relever les multiples traces de l’influence française. Observer le mélange de tradition et de modernité de la ville, sur le plan architectural (palais présidentiel début XXe siècle et assemblée nationale plus récente) ou des transports (circulent des véhicules à moteur au milieu de charrettes tirées par un âne ou un cheval) ; montrer que cette ville a un rôle à la fois politique, commercial (présence de nombreux marchés), portuaire et industriel.
Décrire les villages : un village de la vallée du Sénégal (24e min) avec ses cases, son sol nu, vit grâce au réseau d’adduction d’eau ; dans le sud, un village de Sérères (37e min) en fête ; un village de Casamance (40e min) avec des cases au toit de paille dans un paysage très verdoyant.
Nuancer le tableau paradisiaque du reportage en rappelant quelques chiffres : un IDH très faible de 0,437 (source : L’État du monde, édition 2005) qui place le Sénégal à la 157e place derrière des pays comme l’Érythrée, son voisin la Gambie ou le Bangladesh (138e) ; une espérance de vie d’environ 52,7 années en 2002 (France : 78,9 ans) et un taux de scolarisation de seulement 38 % en 2001-2002 (France : 91 % ; Inde : 55 %).
Compléter en évoquant la place du Sénégal en Afrique et ses liens avec ses voisins : comment par exemple les Sénégalais perçoivent-ils les événements de Côte-d’Ivoire ? Cela risque-t-il de se produire au Sénégal ?

POUR EN SAVOIR PLUS

L’État du monde 2005, Boréal, La Découverte, 2004.

On consultera l’excellente étude de cas sur le Sénégal réalisée par un professeur de Dakar avec ses élèves de 5e. Il est possible de télécharger tout le dossier.
www.ac-rouen.fr/
Fabienne Lecomte-Fasquelle, professeur d’histoire et de géographie, Télédoc CNDP