Il y a quelques mois, la Cliothèque accueillait les éditions Rue du Monde avec l’ouvrage « Cartes » de Aleksandra Mizielinska et Daniel Mizielinski. Le duo signe ici un beau livre du même acabit cette fois consacré à ce qui se passe sous la terre mais également sous l’eau. Si ces questions sont parfois traitées dans le cadre d’études sur la ville ou sur le monde marin ou bien encore de manière séparéeVoir l’ouvrage « Sous nos pieds » paru chez Casterman en 2014., le produit des deux dessinateurs polonais offre l’avantage de regrouper ces deux univers dans un ouvrage pouvant s’appréhender dans les deux sens.
La partie consacrée à la terre traite du monde animal (caractéristiques des espèces, chiffres record, organisation sociale des terriers, fourmilières et autres taupières), de la vie végétale (racines et légumes), des activités humaines (multiples réseaux de transport, d’acheminement des ressources et de distribution/évacuation), le tout sur fond de tectonique.
Logiquement moins copieuse, la partie traitant de l’univers sous-marin expose également les ressources animales mais aussi celles en énergie (pétrole). Un gros volet sur la plongée (types d’épreuves, types de scaphandres…) s’accompagne d’une analyse de ce qui flotte et ce qui coule à l’aide du rapport entre les forces de la pesanteur et d’Archimède.
Présenter les contenus simplement comme cela ne rendrait pas hommage aux nombreuses bonnes idées des auteurs pour faire passer les informations renfermées dans l’ouvrage, aussi est-il important de lister ces dispositifs :
- présence du « dessus/dessous » pour l’identification des légumes,
- graduations chiffrées au travers les exemples des racines, de la mine d’or, des exploits des apnéistes ou encore des records de profondeurs (trou souterrain le plus profond du monde presque égalé par la fosse des Mariannes côté sous-marin),
- possibilité de mieux se représenter les échelles avec, par exemple, la présence de monuments (page sur le gouffre de Krubera),
- présence de sommaires intermédiaires (les câbles et tuyaux « invisibles » sont introduits avant d’être détaillés),
- système de couleurs pour comprendre l’usage d’une matière première (le plomb permet de…, le fer permet de…),
- et bien d’autres encore !
Avec un coup de crayon dont la qualité n’est plus à démontrer (sur l’ensemble du livre bien sûr mais avec peut-être une mention spéciale pour la représentation paysagère des lieux des trous marins) s’ajoutant aux mérites susmentionnés, ce nouvel opus toujours grand format est une vraie réussite qui complétera utilement les séances de sciences, d’histoire et de géographie.