Cette BD propose un voyage au Sénégal, sur la Petite-Côte où se croisent des touristes, des habitants et des migrants.

Dès les premières pages le décor de Saly, village touristique est posé. Les jeunes enfants qui font la manche auprès de « toubabs ».

La BD décrit avec précision l’emprise toujours plus grande du tourisme de masse dans le paysage et dans la société locale, la promesse d’emplois de débouchés pour le poisson.

Le scénario repose sur le voyage au Sénégal d’Aristide, le grand-père de Salomé, une jeune expatriée en mission de solidarité pour une ONG. En mission humanitaire, d’après la quatrième de couverture. « C’est décidé, pour les fêtes de fin d’année, Aristide va rejoindre Salomé, sa petite fille partie en mission humanitaire au Sénégal, accompagné de son ami Génésio. De leur côté, M. Tarin et son épouse passent Noël dans un hôtel huppé de la Petite Côte. » Le terme n’est pas tout à fait approprié.

Le dialogue familial avec les parents de Salomé permet d’égrainer les lieux communs : paludisme, islamisme, mais aussi térangaL’hospitalité sénégalaise.

Aristide et son copain Gégé rencontrent, dans l’avion qui les mène à Dakar, leurs voisins, les Tarin, mais aussi Ibrahim, un travailleur immigré de retour au pays pour retrouver son fils Malcom, un jeune en perte de repère dont s’occupe Salomé. Les protagonistes sont en place.

L’histoire met en valeur la réalité de ce coin d’Afrique : la tentation du voyage vers l’Europe quand les pirogues ne rapportent plus guère de poissons et que l’émigration peut rapporter ; le tourisme sexuel et l’espoir d’un visa ; le chômage et le rêve d’un recrutement dans une équipe européenne de football. Entre le rêve et la réalité, l’auteur David Lessault, un géographe, s’appuie sur ses recherches pour montrer la complexité économique et sociale.

Si le tableau est plus que réaliste, il a peut-être voulu être exhaustif quant aux spots touristiques vantés par les agences de voyages : Bandia, le Lac Rose, Gorée, l’Île aux coquillages. Les aventures du touriste ordinaire sont traitées avec humour.

Le happy end avec la naissance d’un campement villageois au Sine-Saloum est un rayon de soleil.

Une BD qui a toute sa place sur les rayonnages d’un CDI, car elle donne à réfléchir, avec le sourire, à la question du développement touristique, des migrations et de l’interculturalité.

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