Les éditions Calype présentent un nouveau titre dans leur collection Destins. Cet ouvrage est consacré à l’une des principales figures de l’art italien, et européen, du XVIe siècle : Titien (1488-1576). Pendant de longues décennies, ce portraitiste de génie a dominé, non seulement sa ville de Venise, mais aussi une grande partie de l’Italie, étendant même ses contrats et son influence à l’international.

Cette collection présente des biographies assez classiques dans la forme, à savoir partir de l’enfance, et en l’occurrence ici les processus de formation, jusqu’à la mort de la personne. Ce qui fait l’originalité de cette collection, c’est la patte de l’auteur, la manière dont il décide de retracer le parcours de la figure évoquée. Cédric Michon a choisi de raconter ce destin hors du commun tel un historien de l’art, c’est-à-dire en insistant énormément sur les œuvres, leur description, leurs contrats, leur symbolique.

Il replace Titien dans cette période extrêmement troublée. Titien vit dans le tumulte des guerres de religion, de la lutte entre Réforme et Contre-réforme, des guerres d’Italie qui amènent à la domination des Habsbourg.

Titien vit aussi au milieu des querelles politiques, vénitiennes et romaines principalement, et des ambitions politico-culturelles des princes-mécènes italiens. Ferrare, Mantoue, Este… autant de clients, de jalousie, d’attirance à gérer pour celui qui, dès son plus jeune âge, a pleinement conscience de son talent et veille à ce que sa réputation ne souffre d’aucune contestation.

Le parcours de Titien permet enfin de se plonger dans les innovations techniques, sur le fond et la forme, de la peinture du XVIe siècle. Titien est tout à la fois un héritier et un précurseur, il est aussi pleinement conscient des créations de son temps, notamment pour ne jamais paraître dépassé par la jeunesse, incarnée particulièrement par Tintoret.

Nous avons affaire ici à une biographie très vivante, richement documentée, où l’auteur affiche clairement son amour du style (ou des styles) du Titien, ce qui est très loin d’être une faute de goût. C’est une biographie d’artiste, plus que d’homme, tant les informations sur la vie du Titien semblent lacunaires. Néanmoins, on cerne, au final, la formidable personnalité du Titien, principal acteur et maître de son génie.

Présentation de l’auteur et de l’ouvrage sur le site de l’éditeur

« Cédric Michon. Normalien, agrégé d’histoire et membre honoraire de l’Institut universitaire de France, Cédric Michon, est professeur d’histoire moderne à l’université Rennes 2. Spécialiste de la Renaissance, il est notamment l’auteur de François Ier (2018), Dans la cour des lions (2020), et Henri VIII (2022) qui a reçu le Grand Prix de la biographie de l’Académie française. »

 

« Dans la Venise flamboyante de la Renaissance, Titien (1488-1576) s’impose comme le maître absolu de la peinture pendant plus d’un demi-siècle.

Révolutionnant l’art du portrait, du tableau religieux ou des scènes mythologiques ; aussi à l’aise dans les toiles intimistes que dans les immenses déflagrations de couleurs, il occupe, par son inventivité, sa productivité et sa longévité, une place à part dans la peinture occidentale, inspirant Velázquez autant que Rembrandt, Delacroix ou Manet.
Peintre de l’énergie vitale et de la saveur du monde, autant que de ses drames, de sa violence et de son injustice, il se réinvente sans cesse pendant trois quarts de siècle.
Il meurt le pinceau à la main, à l’orée de ses 90 ans, laissant un exceptionnel héritage de formes et de couleurs. »