Les éditions Calype publient une nouvelle biographie dans leur collection Destins: Michel-Ange (1475-1564). De sa naissance, à Caprese, à sa mort, à Rome, nous suivons le parcours de la plus grande figure de l’art italien du XVIe siècle.

Défi difficile que celui de résumer en seulement 120 pages ce destin exceptionnel qu’est celui de Michelangelo. Son talent, ses oeuvres intemporelles, son caractère impétueux, ses relations personnelles qu’elles soient intimes ou politiques, sa vie est tout aussi tumultueuse et orageuse que pouvaient l’être ses réactions épidermiques.

Le titre associé semble vouloir résumer parfaitement les propos du livre. Que retenir dans la « lumière »? Tout d’abord une grande partie de ses productions, inspirées directement de Dieu selon ses thuriféraires, contemporains ou non, lorsque Michel-Ange crée La Pieta (Rome) ou son David (Florence)

La « lumière » serait aussi visible à travers la renommée acquise à la sueur de son front, lorsqu’il travaille à La Chapelle Sixtine pour peindre le plafond ou lorsqu’il sculpte le mausolée de Jules II.

La « lumière » pourrait-être, enfin, l’influence contemporaine et postérieure de celui qui a travaillé le marbre comme jamais, en façades, en colonnades, en sculptures diverses et variées.

Comment résumer les « ténèbres » du titre? Evidemment, une biographie de Michel-Ange ne peut édulcorer le caractère volcanique de l’artiste, sa capacité à se fâcher avec ses puissants mécènes (y compris le pape), ses calculs financiers et politiques, sa propension à ne pas finir ses oeuvres, ses liens familiaux compliqués.

Artiste clairement tourmenté personnellement et plongé dans les luttes de pouvoir italienne et européenne, dans des contextes religieux et géopolitique difficiles, Michel-Ange a aussi servi d’instrument de propagande, notamment dans cet art de la Contre-réforme utilisé par Rome dans sa lutte face aux protestantismes.

C’est dans cette biographie très intense et parfaitement accessible que nous plongeons avec ce livre. Il est à conseiller au plus grand nombre. La bibliographie de fin permettra aux plus téméraires de poursuivre s’ils le souhaitent.

Présentation de l’auteur et de l’ouvrage sur le site de l’éditeur 

« Florian Métral. Docteur en histoire de l’art, Florian Métral est lauréat en 2023 d’une chaire de professeur junior du CNRS, rattachée au Centre André Chastel (Sorbonne Université). Il est l’auteur de nombreux écrits sur l’art et la culture de la Renaissance, dont Figurer la création du monde (2019).

Michel-Ange est l’un des géants de la Renaissance italienne et, au-delà, l’un des plus grands artistes que le monde ait connus. D’abord et avant tout sculpteur, il propose une synthèse du passé et de l’avenir dans le David ou les Esclaves. Peintre, il réalise des chefs-d’œuvre universels dont les plus célèbres sont le Plafond de la Sixtine et le Jugement dernier. Architecte, enfin, on lui doit Saint-Pierre de Rome. Cette biographie propose de suivre Michel-Ange au jour le jour. Se découvre alors un être terriblement humain, hanté comme nous toutes et tous par ses rêves et ses tourments, tiraillé entre l’amour et la haine, résistant aux souffrances physiques d’un corps meurtri par le travail. Une existence où, en somme, se joue et se rejoue le plus vieux drame de l’existence humaine : la lutte, incessante, entre ténèbres et lumière. »