Colère noire
Le mouvement Black lives matter est au cœur du reportage de Géraldine Ruiz et Vincent Bergier. Le point de départ est une manifestation qui a eu lieu en août 2017, à Memphis, au sud des Etats-Unis, pour réclamer le déplacement d’une statue du général Nathan Bedford Forrest. Celui-ci s’était fait connaitre au moment de la guerre de Sécession et a ensuite fait partie du Ku Klux Klan. Il est donc étrange de le trouver trônant aujourd’hui au coeur d’une ville américaine. Le reportage enchaine ensuite sur la figure de Tami Sawyer, l’une des représentantes du mouvement Black lives matter et raconte comment s’est fait son passage à l’acte pour organiser ce mouvement. Plusieurs cas très emblématiques de Noirs américains victimes de la violence policière, comme celui d’Eric Garner ou Tamir Rice, sont évoqués. Le reportage se termine par une page sur les inégalités en pointant une justice à deux vitesses entre Blancs et Noirs. En effet, pour le même crime, la peine de prison moyenne d’un Noir est 20 % plus longue que celle d’un Blanc.
Bas tous les masques
« Ca part en live » s’intéresse à ceux qui se cachent derrière des masques. Certains agissent ainsi pour préserver leur anonymat, tandis que d’autres y voient un bon moyen de faire du buzz. On s’aperçoit qu’il n’y a pas que les membres du groupe Daft Punk qui dissimulent leur identité. Il faut aussi noter que le port de cet équipement est plus courant dans la musique métal. Un autre masque tombe avec « Sans cliché » qui propose une analyse de l’image de deux touristes agrippées à leurs sacs Vuitton alors que les eaux montent à Venise. Cette image a fait le buzz car elle illustre à sa façon l’absurdité d’un modèle de société très marqué par le consumérisme. « Les maîtres du jeu » désignent ceux qui trichent dans les jeux vidéos. Au début, il y eut les cheat codes qui étaient un véritable élément identitaire de la culture des joueurs. Mais à partir des années 2000, les choses changent avec l’avénement des jeux multijoueurs en ligne. En effet, tricher signifie alors ralentir les autres joueurs ou utiliser des trucs que les autres n’ont pas. « Sans contresens » décrypte le mot « Clash » car quand certains masques tombent et que des insultes fusent, c’est un bon moyen de rebooster l’audience d’une émission de télévision : les exemples sont hélas nombreux.
Au coeur d’une gaming house
Pour les amateurs de jeux vidéos, le « Témoignage » de ce numéro permet de prolonger l’immersion « dans le salon d’une gaming house ». On suit le quotidien de Toaster, Tynx ou encore Tonerre, qui se confrontent à d’autres joueurs dans « League of legends ». Précisions qu’ils ont tous moins de vingt-cinq ans car ensuite le rythme est si rapide qu’ils n’arrivent plus à suivre ! Si l’on n’est pas familier de ce monde, on va de découverte en découverte en apprenant, par exemple, que les stars du jeu vidéo peuvent toucher jusqu’à 6 000 euros par mois. Les gamers que l’on suit vivent en colocation, s’entrainent de cinq à dix heures par jour et donnent des interviews. Le reportage se focalise plus particulièrement sur Phaxi, jeune slovène, qui a commencé à jouer de façon intensive dès quinze ans. Après ce reportage, le monde du e-sport n’aura presque plus de secret pour vous.
Pourquoi a-t-on besoin des abeilles ?
On a entendu parler de la diminution du nombre d’abeilles et Simon Klein et Chico entreprennent de nous expliquer en quoi cela est problématique. Les abeilles sont indispensables pour la pollinisation et sans cela, il n’ y a pas de fruits et donc pas de graines ce qui devient alors très compliqué pour se nourrir. Alors évidemment l’abeille n’est pas la seule à faire cela mais elle est de loin la plus efficace. Elle a subi les conséquences négatives d’une agriculture qui a utilisé en abondance pesticides et fongicides. Des moyens pour redresser la situation existent mais, plutôt que de s’engager vers des solutions où on transporte les abeilles en camions, il serait peut-être plus normal de compter sur la mobilisation des citoyens.
Pisteur secouriste ou opticien ?
Un des éléments qui fait le sel de « Topo », c’est de toujours présenter un cocktail varié de thèmes et d’angles. Ce numéro seize n’échappe pas à la règle à travers quelques rencontres très différentes. Côté métier, vous avez le choix entre découvrir le quotidien d’un pisteur secouriste ou suivre Anouk Ricard qui présente de façon toujours décalée « ce que n’est pas l’opticien ». Pour le premier cas, Clément le Foll et Zoé Thouron ont suivi Tanguy, vingt-trois ans, sur les skis depuis vingt ans déjà. Il appartient à une équipe de cinquante secouristes répartis sur six secteurs. Chaque jour, il doit identifier les dangers potentiels pour le grand public. Le métier est plus varié que ce qu’on pourrait imaginer avec plusieurs spécialités comme maître avalancheur, artificier ou observateur météo. C’est un métier où la routine n’existe pas. Quant à l’opticien, vous verrez notamment qu’il n’est pas spécialiste de toutes les montures.
D’autres rencontres
Doit-on encore présenter Elon Musk, cet entrepreneur obsédé par le futur et qui compte parmi ses projets la colonisation de Mars ? Le créateur de Tesla ne laisse pas indifférent et jusqu’à la Nasa qui le surveille du coin de l’oeil. Chloé Leprince et Erwann Terrier mettent en avant quelques adjectifs pour le caractériser comme extravagant, mégalomane, ambitieux ou acharné. Il est aujourd’hui la cinquante-quatrième personne la plus riche au monde et ses projets semblent ne pas avoir de limites. Après tant d’agitation, une pause lecture sera peut-être la bienvenue. « Les classiques de Patrique » vous proposent alors de mieux connaitre Marguerite Duras. Son existence fut, à sa façon, très riche aussi. Petite fille, elle a grandi dans les colonies françaises d’Indochine avant de devenir résistante durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est aussi une amoureuse qui ne cache rien de sa découverte de la sexualité dans « l’Amant », prix Goncourt.
Le mois de mai verra la nouvelle livraison de Topo avec un sujet sur Mickaël Jackson à l’heure où les reportages se multiplient sur lui. Topo abordera aussi la Gay pride et cherchera à nous prouver que nos ordures ont un futur.
© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes