Un vélo, un festival, des gamers et une réflexion sur ce que signifie être riche : voici quelques-uns des ingrédients de ce nouveau numéro de Topo.

Vélo à tout faire

Le premier reportage propose de suivre deux jeunes, Ismaël et Maxime, que tout oppose a priori. Cependant, une passion commune les réunit : le vélo. Maxime est devenu une référence en terme d’acrobaties et les réseaux sociaux ont développé sa notoriété. Les vélos sont bricolés, customisés. Ce mouvement s’inscrit dans un temps plus long. Tout part des Etats-Unis dans les années 70, mais le véritable boom se produit au début des années 2000. A partir de 2015, le mouvement de la Bike life déferle sur la France. L’utilisation d’Instagram amplifie le phénomène. Pour l’instant cette pratique du vélo n’appartient à aucune fédération sportive. En tout cas, des jeunes gens de conditions très différentes se retrouvent. Leur matériel : un vélo, des monuments et du public. Si vous voulez aller plus loin, le reportage explique les surfs et autres bavettes. Dans un tout autre genre, Julien Duriez et Manon Mugnier nous éclairent sur le métier de plombier à vélo. On suit Elian, 42 ans, plombier à vélo depuis huit ans, même s’il exerce ce métier depuis plus longtemps. Il s’est équipé d’un vélo cargo pour déplacer son matériel et son activité n’a fait que croitre depuis. 

Etre riche

Audrey Lebel et Sara Quod posent la question à la fois simple et vertigineuse : c’est quoi être riche ? Sachez déjà qu’il existe 2755 milliardaires sur la planète, ils sont les ultrariches, soit 0,1 % de la population. Oui, mais les autres ? Il y a d’abord plusieurs façons d’être riche, que l’on soit sportif ou chef d’entreprise. En France, selon les données statistiques, être riche ce serait avoir un niveau de vie supérieur à celui de la moyenne des gens et donc gagner deux fois le revenu médian qui se situe à 1870 euros par mois. On aboutit donc à 3740 euros pour une personne seule après impôt. Cela représente 8 % des Français mais ce chiffre cache des réalités bien différentes. Comment agglomérer dans un même groupe quelqu’un qui touche 3800 euros et quelqu’un qui touche 15 000 euros ? Il faut ajouter à cela la question du patrimoine ou encore du capital social. Le reportage fournit des exemples très clairs sur l’importance du patrimoine comme rente. Le capital social est aussi important car on peut dire que la richesse engendre la richesse ou du moins la préserve. 

Musique

« Ca part en live » revient sur l’itinéraire de Diam’s. Après un succès phénoménal, elle a connu des crises d’angoisse, des dépressions et même des séjours en hôpital psychiatrique. Ses quinze ans de carrière ont en tout cas laissé une marque profonde dans le rap français. Topo propose la suite de l’histoire du clip en se focalisant sur le rap. En France, les radios se montrèrent longtemps frileuses par rapport à cette musique. En 1984, TF1 y consacre une émission et, peu à peu, des réalisateurs stars, font des clips qui augmentent l’audience du rap. Alors en perte de vitesse, Skyrock  voit une opportunité de se refaire et devient la première radio spécialisée dans le rap en 1996. 

Cinéma

« Capture d’écran » s’intéresse aux polémiques qui fleurissent à l’occasion du festival de Cannes. Rappelons aussi que la première édition du festival fut annulée en 1939 dès le premier jour en raison de la guerre. En 1968, c’est Jean-Luc Godard qui se fait remarquer. Cannes, c’est un spectacle médiatique avec pas moins de 4 000 journalistes venus de 90 pays. Pour certains, c’est une tribune idéale pour faire passer des messages. Pour les amateurs, «  Tranche de l’art » se penche sur le film «  Le labyrinthe de Pan » de Guillermo del Toro. Ce film fourmille de symboles.

Jeux vidéo et numérique

« Les maîtres du jeu » traitent du « fan art », ce mouvement qui vise à reproduire les héros connus des jeux vidéos. Désormais certains fans inventent des univers parallèles en entier. Normalement cela tombe sous le coup de l’illégalité car ces personnages sont protégés par le copyright. En même temps, c’est un excellent moyen de faire vivre des personnages pour les éditeurs de jeux. Ils vont jusqu’à organiser des concours. Un autre reportage s’intéresse au phénomène du dopage dans le e-sport. Quelques joueurs sont très connus et semblent avoir une vie de rêve mais derrière cette image idyllique on découvre parfois une réalité moins rutilante. La vie professionnelle d’un gameur est brêve. Ils doivent tenir un rythme effréné. L’un d’entre eux a accepté de briser la loi du silence mais en a subi les conséquences.

Rubriques 

« Tête à tête » est consacrée à Rokhaya Diallo. Activiste antiraciste et féministe, elle confronte la France à certaines de ses contradictions. Elle s’était fait remarquer en affrontant médiatiquement Eric Zemour en 2008. Aujourd’hui, elle continue de beaucoup s’exposer et passe pour être radicale. Dans son livre, elle cite une phrase de René Char : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront ». « Sans cliché » se penche sur les portraits officiels des présidents. Ce qui allait devenir une tradition, a été initié par Adolphe Thiers en 1871. Pauline Auzou et Fabien Roché décryptent ensuite ceux de François Mitterrand, Jacques Chirac et Emmanuel Macron. « Cash sexe » pose la question du rapport de séduction. A revoir de nombreux films, on s’aperçoit que la parole des femmes était rarement considérée. L’image qui était véhiculée était que lorsqu’une femme dit non, ce serait en fait oui. Mais, les choses changent peu à peu comme en témoigne, à sa façon, l’évolution du personnage de James Bond. 

Au menu du prochain numéro, «  des raves jusqu’au bout de la nuit », des « gorilles dans la brume » et un reportage sur Beyoncé et Jay-z.

Jean-Pierre Costille