Le nouveau Topo évoque le Qatar, du plastique mais aussi une réflexion sur les filtres utilisés sur les téléphones.

Vilain petit Qatar

S’il est un pays qui fait parler aujourd’hui, c’est bien le Qatar. Peuplé de moins de 3 millions d’habitants, sur un territoire un peu plus petit que l’Ile de France, tout le monde sait que le pays a obtenu l’organisation du Mondial de football. Le pays est gorgé de pétrole, de gaz mais traine une réputation sulfureuse car il est plus que soupçonné de financer le terrorisme. Le Qatar dispose d’un extraordinaire pouvoir d’achat avec des effets pervers parfois pour la population. En effet, 73 % des Qataris sont obèses ou en surpoids. L’émirat importe 90 % de ses besoins alimentaires. La construction des stades a beaucoup fait parler, que ce soit en terme d’environnement ou de nombre de morts à déplorer.

Les écrans

Plusieurs articles se penchent sur les écrans, quelle que soit leur taille. « Clair et net » décrypte la redoutable fonction du scrolling. « Tête à tête » brosse le portrait de James Cameron. Ce cinéaste qui a triomphé plusieurs fois, que ce soit avec « Titanic » ou « Avatar », est présenté autour d’un certain nombre d’adjectifs plus ou moins positifs. Si on lit qu’il est féministe, on voit aussi qu’on lui attribue le terme de despote. Côté photographie, on découvre un cliché de 2007 avec des Poutinagers, ces jeunes fascinés par le maitre du Kremlin. Enfin, en terme de jeu vidéo, « Les maitres du jeu » évoquent la question des auteurs. Dans ce secteur, c’est un métier relativement neuf pour lequel il n’existe pas de formation spécifique.

Parlons sans filtre

Ce reportage revient sur la multiplication des filtres qui gomment les défauts. Avant que le portable n’existe, des machines en Asie dans les années 90 remplissaient les mêmes fonctions. Il faut mesurer que ces filtres représentent une prouesse technologique mais, en même temps, ils diffusent des standards de beauté parfois dangereux. En 2019, Instagram a du bannir les filtres à selfie faisant ouvertement référence à la chirurgie esthétique. Anne Cordier pointe le fait que ces filtres servent à participer au contrôle du corps des filles. Chaque portrait transmet un message.

Ouvrons l’oeil sur l’écologie

Deux reportages abordent des aspects liés à l’environnement. Isabelle Dautresme et Halfbob s’interrogent pour savoir si on peut vivre sans plastique. Les auteurs montrent qu’il est partout, que ce soit dans les vêtements, les téléphones ou encore les jouets. Pourtant, des alternatives existent comme en témoigne le développement du vrac. Loin de tout manichéisme, Isabelle Dautresme et Halfbob précisent aussi qu’il faut envisager tous les aspects si on renonce au plastique. Ainsi, si on se débarrasse des gobelets en plastique, qui lavera et essuiera les verres ? Un autre reportage invite le lecteur, et donc le consommateur, à se méfier d’une formule comme « zéro carbone ». C’est un moyen pour continuer à nous faire consommer sans culpabiliser. Devenir neutre en carbone exige de grandes transformations du mode de production. L’idée de compensation carbone sent bon l’argument marketing et l’arnaque.

Sexe, série et métier

« Cash sexe » traite de l’asexualité, ce phénomène qui toucherait 1% des personnes dans le monde. Cela a longtemps été considéré comme une maladie psychiatrique dans une société qui valorise la sexualité.

La série « Stranger thing » a remis au goût du jour une chanteuse importante comme Kate Bush. Le résultat c’est qu’aujourd’hui les adolescents écoutent la même musique que leurs parents. Kate Bush n’a jamais suivi les règles du business de la musique et il a fallu parfois patienter plus de douze ans entre deux albums.

Dans un tout autre genre, la revue propose de découvrir le métier du médecin réanimateur, métier ô combien essentiel qui nécessite une grande réactivité mais qui offre aussi de magnifiques satisfactions.

Lecture et art

« Les classiques de Janique » traitent du livre d’Aldous Huxley « Le meilleur des mondes », paru en 1932. Dans ce roman, tout est contrôlé par l’Etat grâce aux avancées de la science. Considéré comme un roman fondateur de la science-fiction dystopique, le livre fut même interdit dans certains pays car il remettait en cause les règles et les moeurs de nos sociétés. Au niveau artistique, Topo s’intéresse à une star du street art, Banksy. Cet artiste qui travaille avec des pochoirs découpés au cutter dans du carton fait passer des messages pacifistes à travers ses créations. Mais, depuis quelques années, sa renommée devient presque problématique avec des oeuvres volées en ville ou des prix qui atteignent des sommets, bien loin de son éthique personnelle. En 2018, il alla jusqu’à faire qu’une de ses oeuvres qui venait d’être acquise soit détruite en direct.

Dans le prochain Topo, on pourra lire une histoire de la sape, rencontrer l’artiste de l’extrême Marina Abramovic ou se glisser en tribune avec les ultras.