Voici un album de littérature jeunesse très créatif pour aborder une question complexe : celle de la peur de l’Autre, des préjugés, de la guerre et la paix. Ce conte universel et métaphorique, accessible dès l’âge de 5 ans, est magnifiquement mis en page et illustré.
Comme la finalité de l’ouvrage est de réfléchir aux différences, aux mésententes entre les peuples, les doubles-pages sont découpées en deux parties : le monde des Bleus / le monde des Verts. Chacun vit de son côté, avec ses activités propres : la musique chez les Bleus, la découverte de la nature chez les Verts et similaires : la pratique du sport. Les choses changent quand les uns découvrent l’existence des autres : « Les Bleus sont verts de peur, les Verts sont pris d’une peur bleue ». Chacun craignant que l’autre vienne chez lui, les uns envoient des pierres aux autres, les autres répondant par l’envoi de flèches avant que les deux aient recours à la grosse artillerie ! Dans ce contexte de conflit, de guerre ouverte, une solution émerge des deux côtés : construire un mur, un mur aussi haut que la Lune et comme cela ne semble pas suffire jusqu’au soleil ! L’obscurité s’abat chez les Bleus comme chez les Verts… Jusqu’à ce que se fasse entendre le chant des oiseaux, qui, eux, ont tout compris puisqu’ils se servent de ce mur comme d’un perchoir et n’ont rien à faire des querelles entre les Bleus et les Verts. La preuve : ils sont multicolores ! Voilà l’issue à la guerre entre les Bleus et les Verts : construire un monde multicolore ! Tout finit bien, … même si rien ne dit si le départ des Bleus et des Verts vers la Lune ne risque pas de créer une nouvelle situation de conflit !
La légende raconte que ce très bel objet (un très beau texte, des dessins aux multiples détails, de superbes couleurs, un recours aux rabats et aux fenêtres découpées dans le papier) est né au printemps 2016 dans la tête de nos auteurs lors d’un séjour sous une bulle tropicale solognote ! Et qu’il a fallu bien plus de 7 jours pour arriver au terme mais cela en valait bien la peine !
Catherine Didier-Fèvre © Les Clionautes