Un coup de foudre, une rencontre placée sous le signe du fatum… Voilà comment Hélène Bouillon et Blaise Guinin, auteurs de Mission accroupie!, imaginent la rencontre entre le « Scribe accroupi » et son inventeur, Auguste Mariette.

Cette agréable publication, destinée à un jeune public, évoque le parcours de l’une des sculptures les plus célèbres du monde, le « Scribe accroupi », son statut de « méga-star » et les zones d’ombre qui l’entourent encore (le personnage représenté est clairement un haut dignitaire mais on ignore son nom).

Mis au jour en 1850 au nord du Serapéum de Saqqara, le « Scribe accroupi » intègre le musée du Louvre où il est aujourd’hui encore conservé. Le scribe, dans ce court récit, accepte l’idée de découvrir un pays exotique, la France, et, à l’aide de son ba, son esprit, il parcourt d’abord Paris puis, par la suite (à l’occasion de son prêt au Louvre-Lens), la région dont Mariette était originaire, la partie nord des actuels Hauts-de-France (l’archéologue est né à Boulogne-sur-Mer).

L’ouvrage contient, outre cette présentation pleine de poésie d’une œuvre majeure du patrimoine mondiale, une courte biographie d’Auguste Mariette et une recension de ses principales découvertes. Une occasion de saisir les différentes facettes d’un personnage qui a d’abord été enseignant puis employé au musée du Louvre (« aux travaux de la galerie égyptienne »).

En 1850, Mariette se lance dans l’exploration de Saqqara dans la perspective de découvrir le Sérapeum. Il a également fait désensabler le Sphinx devant les pyramides de Giza et le temple d’Horus à Edfou.

En 1858, il obtient la création du Service de Conservation des Antiquités et devient le premier conservateur du Musée du Caire (qui ouvre en 1863).

Enfin, il n’hésite pas à s’opposer à Napoléon III à propos des bijoux de la reine Ahhotep qui plaisaient à l’impératrice Eugénie…

Grégoire Masson