C’est l’histoire d’un personnage mal connu que ses contemporains;Le Chevalier de Bellerive et le Duc de Saint-Simon le décrivent de manière antagoniste? Son nom évoque les guerres de la fin du règne de Louis XIV.
La vie de Vendôme fut marquée par ses origines bâtardes. Louis-Joseph de Vendôme, petit fils de César, Duc de Vendôme, bâtard d’Henri IV et de Gabrielle D’Estrées, est né à Paris en 1654. L’auteur rappelle ici la place des bâtards au royaume de France et plus précisément les étapes de la vie de César, son côté frondeur et celle plus sage de son fils Louis de Mercœur époux d’une nièce de Mazarin, Laure Mancini.
Pour inscrire le jeune Vendôme parmi les princes du sang, il reçoit la même éducation si on la compare avec la description qu’en fait Pascale Mormiche Devenir prince. L’école du pouvoir en France XVIIe-XVIIIe siècles, éditions du CNRS, 2009.
Le portrait du jeune homme est peu flatteur. La carrière des armes commencée en 1669 lui assura, grâce à sa bravoure, plus de succès que sa vie dissolue mais son ascension sociale fut freinée par le roi.
L’auteur retrace les divers épisodes de sa vie militaire et les affres de sa vie civile : mœurs, ruine, stratégies matrimoniales et intrigues de cour.
C’est la guerre de la Ligue d’Augsbourg qui assure à Vendôme la reconnaissance de son rang nobiliaire supérieur à l’armée en 1695 il est à la tête de l’armée de Catalogne comme à la cour.
Sa mauvaise santé, liée à ses mœurs, ne l’empêche cependant pas d’être chargé de la défense du Milanais contre le Prince Eugène (1702). Après de réels succès ses hésitations dans la conduite des opérations militaires (1703) conduisent à des échecs et notamment la défection du Duc de Savoie Victor-Amédée, et expliquent son impossible élévation au maréchalat.
L’auteur décrit les événements de l’armée d’Italie (1704-1706) puis le rôle de Vendôme à l’armée des Flandres dont les échecs en 1708 entraîne la perte d’influence du vieux militaire.
Un rapide retour en grâce le conduit en Espagne pour la défense du roi Philippe V et permet son mariage avec la fille du Grand Condé ce qui lui assure un statut apparenté aux princes du sang. Cette union stérile est la fin programmée de la branche bâtarde.
Les derniers mois du personnage sont, pour l’auteur, une copie de sa vie : « mort comme il a vécu ».