Ce livre dresse un panorama des meilleures pratiques éducatives et d’enseignement à adopter tant au niveau maternel que primaire. Quinze pratiques d’enseignement inclusif sont donc proposées. A chaque fois, les textes des chapitres sont précédés d’un résumé sous forme de questions puis suivis de suggestions pour « en savoir davantage et faire mieux ».

Les bonnes recettes de l’inclusion au service de tous

« Nous faisons le pari que les stratégies présentées dans une perspective inclusive peuvent être adaptées aux spécificités de ces autres élèves, de même qu’aux élèves considérés comme ordinaires ». On ne peut que souscrire à une telle idée des auteurs. Ces derniers sont présentés en fin d’ouvrage.

Le projet de l’élève c’est notre affaire

Les auteurs rappellent d’abord les différents dispositifs comme le PAP, PIA et autres PPRE. Quatre composantes sont essentielles pour définir le projet de l’élève : les objectifs, les responsabilités, les échéances ainsi que les ajustements des modalités de l’intervention.

Sensibiliser les élèves typiques aux situations de handicap

La sensibilisation peut se faire de multiples façons : par les livres, par le théâtre. Les élèves ayant bénéficié de l’intervention relative aux histoires de personnages en difficultés d’apprentissage étaient plus enclins à apporter leur aide et à accepter affectivement les enfants en difficulté d’apprentissage. On note aussi que la technique de simulations de handicap est propice à susciter une meilleure acceptation. Le chapitre fournit une liste de livres de jeunesse de sensibilisation aux situations de handicap avec un rapide descriptif et une tranche d’âge.

Coopérer entre élèves pour apprendre en classe et dans une école pour tous

Ce chapitre examine les organisations coopératives du travail des élèves et cherche à  voir comment elles peuvent participer à l’inclusion de chacun et de tous. Coopérer pourrait se définir comme poursuivre des buts de maitrise alors que collaborer correspondrait au fait de mener une action cohérente avec des buts de performance. Deux dispositifs coopératifs participent spécifiquement à l’enrôlement et à l’accrochage des élèves : le travail en groupe et le travail en équipe. Plusieurs pistes concrètes sont proposées. On peut retenir aussi que la principale piste actuellement travaillée par la recherche sur les pédagogies coopératives est celle de la formation préalable des élèves. Il faut les avertir des raisons pour lesquelles ils vont pouvoir coopérer et des principaux pièges qu’ils auront à éviter. Des séances de préparation explicite aux comportements coopératifs sont nécessaires.

L’instruction par les pairs

L’ouvrage ajoute également des portraits lorsque c’est nécessaire, ce qui permet d’encore mieux comprendre l’importance du thème traité. L’instruction par les pairs présente de nombreux intérêts au sein de l’école inclusive. Mobiliser d’autres élèves comme agent de changement est un moyen de diminuer la demande pesant sur les enseignants.

Le coenseignement

Depuis trente ans, c’est devenu le modèle de service le plus étroitement associé à l’idée d’une école inclusive. Philippe Tremblay propose un très utile et synthétique tableau des six configurations de coenseignement et différenciation pédagogique. La question n’est pas celle du pourquoi mais du comment. Avant de pouvoir coenseigner, il importe d’organiser le coenseignement au sein de l’école.

L’analyse appliquée du comportement, une démarche d’enseignement bienveillante

L’ABA en anglais est une démarche d’enseignement qui se base sur les lois de l’apprentissage des comportements qui est par nature individualisée et qui a le souci de s’assurer de l’efficacité de sa démarche. Les auteurs présentent les principes de base avant de les traduire en un ensemble de pratiques et de gestes professionnels.

Approche cognitive et médiation de l’apprentissage

Il s’agit ici de s’intéresser à la création d’une pratique et d’une culture inclusive par l’équipe éducative. Pour l’auteur, l’éducation cognitive et l’éducation inclusive se renforcent.

Comment évaluer l’élève pour mieux l’accompagner ? 

En 2009-2011, un groupe international de 36 professionnels de l’enseignement a élaboré les lignes directrices d’une évaluation inclusive. Ces principes sont cités comme le fait qu’elle doit renforcer l’estime de soi, rechercher et souligner les points forts ainsi que mettre en évidence les difficultés.

Comment apprendre avec des troubles de l’attention ou de la mémoire ?

La mémoire de travail se compose d’au moins trois éléments : l’activation temporaire des bases de connaissances en mémoire à long terme, des processus de contrôle attentionnel et exécutif et le maintien de l’ordre des informations. Il faut mettre en place des enseignements très structurés et des routines. Steve Majerus précise que les aménagements actuellement proposés sont souvent trop généraux et donc pas toujours adaptés aux besoins des élèves.

Comment prévenir et gérer les problèmes de comportement ?

Ce chapitre présente une sélection de stratégies d’intervention reconnues par la recherche comme efficaces pour gérer les problèmes de comportement de façon inclusive. Le modèle de gestion de classe développé par Gaudreau est une référence intéressante. Il est structuré en cinq composantes. Parmi elles, on peut citer l’établissement d’attentes claires ou le développement de relations positives.

Comment soutenir la communication d’un élève peu ou pas oralisant ?

Les auteurs proposent de démystifier la communication alternative et améliorée afin de la rendre plus accessible dans l’enseignement.

Comment rendre les représentations des enseignants et des élèves favorables à l’inclusion scolaire ?

Les autrices de l’article détaillent d’abord les représentations des enseignants. Pour beaucoup d’entre eux, l’inclusion d’un élève annonce souvent la difficulté de mettre en place des aménagements qui vont prendre du temps et de l’énergie. L’inclusion est vu aussi comme un risque de ralentissement pour l’apprentissage du groupe classe.

Former les professeurs aux pratiques inclusives dans l’enseignement ordinaire

De nombreuses études ont montré que les professeurs convaincus par l’inclusion adoptaient des techniques plus efficaces, collaboraient plus volontiers avec les professeurs du spécialisé et influençaient positivement l’inclusion au groupe classe. Trop souvent les formations initiales décrivent des bonnes pratiques mais ne répondent pas à la question du pourquoi.

Il est donc frappant de constater que les pratiques décrites peuvent servir bien au-delà des cas d’inclusion qu’on imagine. Les différents procédés peuvent servir à tous. On peut souligner également le souci des auteurs, à la fois de proposer un cadre commun pour les chapitres, et une volonté de décrire précisément les différentes modalités proposées.