« Le bonheur est dans le pré ! » C’est dans cette veine que s’inscrit ce nouvel ouvrage des éditions Larousse. Ces 304 pages illustrées se veulent le guide de l’installation du néo-rural. Le titre est porteur de bien des espérances puisqu’il s’agit d’aider les candidats au retour à la nature à passer du rêve à la réalité. Même si la parenthèse (comme) indique qu’il n’est pas nécessaire pour franchir le pas de quitter la ville pour trouver son bonheur dans cet ouvrage. Les méthodes décrites n’excluent pas qu’elles soient appliquées en ville ou mieux dans le périurbain.
L’ouvrage s’adresse donc à un large public : citadins, ruraux, néo-ruraux, à tous ceux qui veulent vivre « de manière éco-responsable et réduire leur impact sur l’environnement ». Il s’inscrit dans la veine du retour au vert identifié par Jean-Didier Urbain (Paradis verts, 2002). Cet ouvrage est réalisé par Dick et James Strawbridge, les présentateurs de l’émission « It’ not easy being green » de la BBC, de gentils néo-ruraux vivant en totale ( !?!) autarcie depuis vingt ans dans une ferme de Cornouailles. Dans la lignée de John Seymour (1914 – 2004), le défenseur de l’autosuffisance, ce livre ambitieux ouvre des pistes que certains lecteurs exploreront au prix d’un temps précieux (à prendre sur d’autres activités). Car les auteurs sont lucides. Ils reconnaissent les limites de l’autosuffisance et prennent la précaution de prévenir les candidats des difficultés de mises en œuvre des méthodes exposées.
L’éventail des éléments étudiés dans cet ouvrage est large : se construire une maison écologique (y compris avec des toilettes sèches), rendre productif son jardin, mettre sur pied des petits élevages (poules, lapins, abeilles, même) et retrouver le savoir-faire de nos grands-mères : faire son fromage, son vin ( !!!), voire même se mettre à tisser ! Mais, la doctrine est simple : mettre en œuvre les 3 « R » : Réduire, Réutiliser, Recycler. Si le vrai retour à l’état de nature n’est pas pour tous, quelques efforts sont envisageables. C’est d’ailleurs comme cela qu’il faut comprendre cet ouvrage. Nos deux auteurs proposent, au-delà de la promotion de l’autosuffisance, de revenir à l’essentiel : se faire plaisir, privilégier la qualité, redécouvrir les produits locaux et redéfinir le confort. C’est déjà pas mal ?
Catherine Didier-Fèvre © Les Clionautes