Considérant que le droit à la santé est un droit humain comme un autre et que la relation entre l’homme et la nature doit, plus que jamais, être harmonieuse, les auteurs des 13 contributions de ce numéro 37 des carnets du paysage s’intéressent aux rapports entre la santé et le paysage.

 

On y traite d’une connaissance de la nature utile mais qui tend à se perdre comme le rôle de l’arbre dans l’écologie générale du paysage ou l’identification de « mauvaises » herbes qui généralement sont bonnes en tisane.

 

On trouve également une lecture par la typologie des lieux. Les bienfaits des zones littorales sont abordés (bains d’eau ou de sable au Japon procurant la détente, climatothérapie historique de la côte niçoise aujourd’hui supplantée par l’idéologie des loisirs) tout comme ceux de la forêt (auteure d’une contribution guérie d’une arythmie après une immersion profonde en communauté amazonienne à l’aide d’un croisement entre secours chamanique et compétences psychosociales « occidentales ») et de la montagne (auteur d’une contribution guéri de la maladie contractée pendant la Seconde Guerre Mondiale après un séjour dans les Alpes Suisses).

 

L’aménagement des lieux constitue, lui aussi, une clé d’analyse évoquée avec la naissance de villes dédiées aux soins (comme Davos) et à l’architecture « respirante » des sanatoriums permettant de mieux capter la lumière, édifices aujourd’hui fermés car rendus superflus par les progrès dans le domaine des traitements.

 

La thérapeutique paysagère est enfin exposée dans ce numéro avec une approche sur les souvenirs paysagers racontés par les malades en guise de traitement et une approche sur le paysage artistique comme thérapie pour des malades empêchés de fréquenter des lieux culturels pour raisons médicales (ici, ce sont des installations dans les structures de soins qui permettent un peu d’évasion).

 

Dans cet opus richement et joliment documenté, un article spécifique sur les peintures de fruits et légumes très colorées de Pedro Diego Alvarado vient prendre corps alors que la partie « varia » offre trois textes sur le Nouveau-Mexique, sur l’élan et sur les nuages.