Présentation de l’auteur

Ivor Matanle est un historien britannique, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale. Il a déjà écrit une douzaine de livres sur le sujet qui ont été traduits en plusieurs langues.
Il a consacré sept années à la rédaction de cet ouvrage, souhaitant faire un seul volume regroupant les causes, le déroulement et les conséquences de ce conflit. Il l’a écrit de manière absolue neutre et impartial ; ce qu’il a, je trouve, réussi. D’emblée, l’auteur nous indique qu’il n’a pas traité du sort des prisonniers de guerre ni des excès commis par les nazis en Europe ou encore des pays neutres.

Le Vicomte Montgomery of Alamein a écrit l’avant propos et John S. D. Eisenhower a rédigé la préface de cet ouvrage. Il s’agit des fils, respectivement, du maréchal Montgomery et du président Dwight Eisenhower.

Cet ouvrage n’est pas à proprement parlé un atlas contrairement à ce que laisse suggérer le titre. Il s’agit de la 3ème édition et ce détail n’a toujours pas changé. Il reprend la chronologie des événements tout en les traitant par thématiques, par exemple il commence par les causes et conséquences du traité de Versailles, la campagne de Pologne, le Blitz, l’été 1940… puis termine par la dernière bataille du Pacifique, la reddition du Japon, l’héritage de la guerre avec les conséquences…

De nombreux documents sont présents à chaque page : des photographies en couleurs ou en noir et blanc ainsi que des cartes. Mais ce sont surtout les photographies qui sont très nombreuses. C’est assez surprenant de constater que, finalement, ce ne sont pas les cartes qui soient majoritaires dans cet ouvrage nom(3e édition)mé « grand atlas ». Je trouve cela assez trompeur car elles sont vraiment très peu présentes ;  ce qui est également le cas pour les affiches annoncées, les dessins, armes, uniformes, insignes…
En revanche, l’aspect documentaire photographique est vraiment exceptionnel.

Un livre-photo extrêmement riche

En effet, de nombreux clichés sont peu connus et permettent de se plonger dans chaque thématique traitée. Il s’agit de photographies qui avaient été publiées dans les journaux de l’époque, très rares aujourd’hui. L’agence Keystone possède aujourd’hui l’une des plus belles collections de photographies du monde.
L’ouvrage est abondamment et richement illustré ce qui est un atout majeur de plaisir dans la lecture de cette densité d’informations. Toute la Seconde Guerre mondiale est traitée. Le plus est qu’elles ne soient pas justes disposées de part et d’autre des pages pour illustrer ; elles sont numérotées, expliquées et contextualisées afin de renseigner au mieux le lecteur et, on peut dire, le chouchouter pour ne pas le perdre dans cette masse d’informations. Nous découvrons donc des photographies des principaux belligérants lors de réunions ou d’entretiens plus personnels, mais également lors de discours et auprès des soldats ou de la population. D’ailleurs, de nombreuses photographies de soldats sont présentes, durant le combat ou lors de moments de détentes, durant l’attente de la mobilisation et durant l’action. Certaines d’entre elles ont été prises sur le vif et permettent de constater le réalisme d’une guerre mondiale. D’autre part, il ne faut pas oublier que cette guerre se déroula sur terre, sur mer et dans les airs. C’est pour quoi nous retrouvons des photographies sur tous ces champs.
Les soldats ou les champs de bataille ne sont pas les seuls sujets des photographes ; nous retrouvons aussi les civils qui subissent les bombardements, les déplacements forcés mais aussi nous découvrons des moments de détente où nous voyons des enfants jouer loin de Londres alors que la ville est bombardée par l’aviation allemande, la Luftwaffe. Nous voyons aussi le travail des femmes durant le conflit où nous les voyons travailler dans les hôpitaux, dans l’industrie aéronautique ou encore des religieuses s’occupant d’enfants victimes de bombardements en Grèce.

Il est intéressant que des chapitres aient été consacrés aux stratèges du conflit : Rommel, Montgommery, Roosevelt et Churchill. Cependant, il est étonnant de pas y lire plus de choses sur Hitler, Staline ou encore Charles de Gaulle.

 

Ce sont au total 1500 documents d’archives qui ont été retenus et qui sont vraiment des données précieuses livrées dans cet ouvrage très complet. Il faut, à mon sens, l’avoir dans sa bibliothèque afin de lire des points précis et pour être une source d’inspiration quand nous (professeurs d’histoire) préparons nos cours et souhaitons montrer des images d’archives aux élèves. Mais le lexique et l’index manquent, il aurait été pertinent d’en mettre ; ou tout du moins un index afin de se repérer dans cet ouvrage de plus de 400 pages.