Les Adivasis, mot qui signifie « habitants originels », vivent quasiment en autarcie dans une région reculée du territoire indien. Leur nombre est estimé à cent millions mais ils constituent une minorité de la population. Dans le système social des castes, ils sont souvent recensés parmi les intouchables.
Depuis longtemps exploités, ils ont connu une aggravation de leur sort depuis que leur État a été détaché du Madhya Pradesh en 2000 et qu’on y a découvert des richesses en matières premières.
Le scénario part d’un épisode de juin 2012 et rapporte diverses situations de violation des droits de l’homme, une occasion d’évoquer l’une de ces faces sombres du développement économique récent de l’Inde.
Pris entre, d’une part, le pouvoir politique qui favorise l’appropriation de leurs terres, grâce à ses milices, le pillage des richesses qui s’y trouvent et l’implantation de grandes entreprises industrielles sans compensation pour les populations chassées de leur territoire en dépit de la loi nationale et d’autre part la rébellion maoïste des naxalites, les paysans Adivasis en sont réduits, pour tenter d’éviter les massacres, à rejoindre les milices paramilitaires, la rébellion naxalite ou condamnés à l’oisiveté, parqués dans des camps de déplacés tandis que leur territoire est surexploité, soumis à la déforestation et à la pollution.
Pour une bonne compréhension de la situation l’auteur Eddy Simon a choisi un récit chronologique des événements qui ont mené à cette tragédie. Récit éclairé de quelques encarts informatifs et d’une présentation des différents points de vue. Le dessin en noir et blanc de Matthieu Berthod est proche du carnet de croquis. Une postface d’Amnesty International complète l’ouvrage.