Monde visible, monde invisible, deux faces d’un même univers, les légendes d’Afrique subsaharienne.
L’auteur-illustrateur Nicolas Grand, alias ByMöko, alias NkodeM, est à la fois illustrateur et musicien. Il a conçu cet album comme un complément à son roman graphique Au pied de la falaise, paru en 20171 qui retrace la vie d’un village africain idyllique et plus particulièrement de l’un de ses habitants : Akou, de l’enfant à l’homme devenu chef du village. Ce roman graphique s’accompagnait de musiques, d’un étonnant site immersif et d’un clip vidéo. Un projet qui a obtenu, en 2018, le Prix du jury œcuménique de la BD à Angoulême.
Pour cet album Aduna – Monde visible, monde invisible, l’auteur privilégie le dessin accompagné de très courts textes explicatifs qui permettent une approche des cultures subsahariennes.
Le monde visible
Celui de la journée au pied de baobab, montre dans l’atelier du sculpteur les masques qui protègent du mal, le baobab, arbre sacré, la case familière. Le lecteur croise le chef du village, le devin, le griot et sa kora qui le rattache à la culture mandingue, les anciens si importants dans la tradition.
Le monde invisible
Celui de la nuit, voit apparaître les ancêtres, les fétiches, le Kankourang qui est un masque en rapport avec la circoncision chez les Mandingues de Sénégambie, notamment en Casamance, le dieu de la justice Sango et ancêtre royal des Yoruba, les Trowos, Mami Wata2, mère des eaux et divinité présente aussi bien les Igbo du Nigeria, les Ewé du Bénin, les Bamiléké du Cameroun et les Kongo et Mawu Lisa, dieu androgyne créateur pour les Fon du Benin.
Cet album est une plongée dans les mythologies diverses de l’Afrique de l’Ouest. Il donne envie d’en savoir davantage.
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1 Editions Soleil, collection Noctambule
2 Elle représente encore aujourd’hui un personnage emblématique de la biodiversité des estuaires : Pierre Campredon, MAMI WATA mère des eaux, nature et communautés du littoral ouest-africain, Actes Sud, 2010