Suite à une course-poursuite entre la Royal Navy et le légendaire pirate Barbe Noire, ce dernier succombe sous les coups d’un jeune soldat britannique, Robert Maynard, qui le décapite.
Des années plus tard, Aléa Drumman, la fille du célèbre pirate, fait d’étranges rêves. Avec à son cou un étrange pendentif luisant, seul héritage de son père, elle décide de percer le mystère de sa mort et de le venger. Avec ce premier tome, Dobbs et Siamh nous proposent leur version de la légende de Barbe Noire.
Entre piraterie et fantastique, la légende de Barbe Noire revisitée
Elle retrouve, assez rapidement, Robert, qui lui fait des révélations étonnantes : d’après lui, Barbe-noire n’est pas mort. Un certain Rackham garderait secrètement la tête du défunt sur son bateau, suivant ses consignes pour s’enrichir et mener ses activités de pirate. Ni une ni deux, Aléa et Robert décident d’embarquer pour les Bahamas et se font engager sur le navire de Rackham. Déguisée en mousse, Aléa commence un dangereux voyage, sous la protection de Maynard. Tous deux finissent par se faire démasquer. Robert est mis à mort, alors qu’Aléa se retrouve dans le lit du capitaine Rackham et de son amante. Elle profite de leur sommeil pour fouiller la cabine du capitaine et découvre la tête de son père, qui lui explique la malédiction qui pèse sur lui suite à un pacte avec une mystérieuse entité. Elle découvre également, au cours d’une transe, que la mystérieuse entité démoniaque attend d’elle qu’elle réunisse la tête de son père avec le reste de son corps, ainsi qu’une mystérieuse créature humanoïde qui la poursuit.
Ce premier tome se termine par le réveil d’Aléa de sa transe. Face à elle, se dressent Rackham et sa maîtresse…
Un premier tome plaisant mais qui laisse sur sa faim
Cette histoire de pirates, qui revisite la légende de Barbe Noire sous un éclairage fantastique, est plaisante et agréable à lire. J’ai apprécié l’originalité de l’intrigue de départ, ainsi que les dessins de Siamh, jeune dessinatrice autodidacte. L’univers proposé par Dobbs, scénariste qui enseigne aussi l’histoire du cinéma et de la bande dessinée à l’université Montpellier III, ainsi que dans plusieurs écoles supérieures (spécialisées en audiovisuel et effets spéciaux), est intéressant et mystérieux, avec une plaisante touche fantastique.
Néanmoins, le premier tome de ce diptyque m’a laissée sur ma faim. Le scénario, s’il est plaisant, est un peu léger. Une contextualisation des éléments fantastiques, avec une petite légende par exemple, aurait été bienvenue et aurait donné plus de profondeur à l’univers créé par Dobbs et Siamh. Les personnages auraient également mérité plus de nuance et de profondeur, de même que leurs interactions entre eux. Malgré cela, les péripéties s’enchaînent à un rythme fluide, jusqu’au retournement de situation abrupte mais qui permet d’entrer complètement dans l’univers fantastique jusque-là esquissé. Il donne envie de lire le second tome et de découvrir la conclusion de la quête d’Aléa.
Au final, ce premier tome d’Aléa Drumman est un divertissement agréable pour les amateurs de pirates et de fantastique noir.