Le quarante-quatrième tome des aventures d’Alix, Le Royaume interdit, plonge les lecteurs dans l’univers fascinant et mystérieux de la Crète minoenne. Scénarisé par Roger Seiter et illustré par Marc Jailloux, cet album dévoile Kamarès, un royaume secret où ses habitants cachent un lourd mystère. À travers cette aventure rythmée, l’auteur nous invite à réfléchir sur les dérives du pouvoir et les illusions du progrès, tout en nous immergeant dans l’Antiquité grecque et romaine.

Un royaume qui cache un lourd secret

L’histoire commence à Rome, où Alix rencontre Iphis, une esclave qui a sauvé Enak. Intrigué par son geste, il décide de l’acheter et de lui offrir sa liberté, à condition qu’elle lui raconte son histoire. Iphis lui révèle qu’elle est la princesse du royaume isolé de Kamarès. En mission pour son père, le roi Tisias, elle avait été envoyée en délégation pour ouvrir les frontières et résoudre la crise de surpopulation qui frappait l’île. Mais, lors de la traversée, elle a été jetée à la mer puis réduite en esclavage.

Étonné par son récit, Alix choisit de raccompagner Iphis jusqu’à son royaume afin qu’elle fasse un rapport à son père. Cependant, à leur arrivée, ils découvrent que le roi Tisias n’est plus sur le trône et que Kamarès semble avoir résolu ses problèmes. Mais derrière cette apparente prospérité se cache un terrible secret qui est dissimulé à la population.

L’héritage de Jacques Martin

Le Royaume interdit est un album captivant qui, bien qu’un peu lent à démarrer, prend de l’ampleur à mesure que l’intrigue progresse. Le scénario de Roger Seiter aborde des thèmes profonds, comme la gestion des ressources et les dérives du pouvoir national-populiste et autoritaire, tout en restant accessible aux jeunes lecteurs. L’histoire se déploie avec dynamisme, notamment lors d’une traque haletante dans la jungle, rappelant les célèbres chasses du comte Zaroff.

Les dessins de Marc Jailloux rendent hommage au style de Jacques Martin. Les personnages et les décors soignés donnent vie à l’île et à ses habitants tout en servant parfaitement l’intrigue.

Certaines planches de l’album constituent un support pertinent à l’étude de l’Antiquité grecque et romaine, tant pour les collégiens que pour les lycéens. Par son approche dynamique, la bande dessinée permet d’aborder des aspects historiques et culturels tout en captivant l’attention des jeunes lecteurs. Ceux qui, enfants, ont été séduits par les récits de Jacques Martin y retrouveront également la magie de son univers. Les thèmes abordés apportent une réflexion intéressante et « dépoussièrent » un peu les récits originels.