Présentation de l’éditeur. « Pour Dorothy et Alice , le Sud vaincu est bien différent d’Oz et du pays des merveilles… Un conte noir…
La guerre de Sécession s’est achevée. Trois anciens confédérés reviennent du chaos sur les terres dévastées d’un Sud exsangue. Leur chemin va croiser celui de deux jeunes filles : Dorothy qui a vécu le pillage de sa ferme comme une tornade et Alice qui semble s’être réfugiée de l’autre côté du miroir pour oublier. Elles sont toutes deux dans un monde qu’elles ne connaissent plus. Ces cinq âmes errantes vont chercher une raison d’accepter la réalité. Ensemble, ils tenteront de retrouver leur humanité au milieu des ruines laissées par cette guerre fratricide… ».
« Un conte noir », nous dit la présentation ci-dessus. On a là un bel exemple d’euphémisme, tant les auteurs ont excellé à rendre l’atmosphère très pesante toute de violence qui caractérise le Sud après la défaite des confédérés face aux troupes du général Grant. Trois anciens sudistes rentrent, et on a la sensation d’être dans un territoire occupé : on le leur fait bien sentir, en tout cas. Les vexations, les humiliations de ces hommes, profondément marqués par la guerre, en rejoignent d’autres : celles de deux filles, qui ont vu et subi les pires atrocités. Quoi qu’il en soit, l’ouvrage nous permet d’aborder l’après-guerre sous un angle assez particulier, qui est celui des vaincus.
Il faut cependant retrouver des repères dans un univers bouleversé, mais la reconstruction des cinq protagonistes s’avère particulièrement difficile. Alice, la plus jeune, n’est pas au pays des merveillesLe jeu de mots est utilisé par sa protectrice, Dorothy.. Et on pressent que la guerre ne sera jamais terminée pour eux.
La fin de l’épisode nous surprend beaucoup trop rapidement, alors que les auteurs ont introduit un suspense auquel on se laisse prendre, grâce à un récit bien mené et un dessin soigné. Les cinq personnages sont poursuivis par un groupe de nordistes ; ils s’enfoncent dans le bayou… La sortie du second volume est impatiemment attendue.
Frédéric Stévenot, pour Les Clionautes