Présentation de l’éditeur. « Cette année, Yvan a eu 50 ans. Plus jeune, il s’est souvent demandé ce qu’il serait à cet âge-là. Eh bien voilà, il y est.
Cette année, il a perdu son boulot, sa mère, son père. Sa femme, Florence, bosse beaucoup, prend souvent l’avion et vit dans les décalages horaires. « Il y a de la distance et de l’attachement », dit Yvan. Et les enfants ont quitté le nid, normal. Alors, forcément, Yvan est un peu paumé.
Il a quitté l’appartement parisien, et s’est réfugié dans le Jura, chez ses amis Thierry et Sandra. Avec ses fringues, ses bouquins, et autres objets divers. Toute une vie, ou presque, dans quelques cartons.
Dans la neige, sous le ciel froid et bleu, Yvan marche, respire, semble revivre ».
Les trois auteurs des Couloirs aériens ont dépassé la cinquantaine depuis quelques années : Étienne Davodeau et Christophe Hermenier sont nés en 1965, et Joub en 1967. Il y a donc beaucoup d’eux-mêmes dans cet album, et leur personnage, Yvan, est une synthèse d’une partie de ce qu’ils ont réellement vécu, ensemble ou séparément, même si, évidemment, le tout constitue une fiction. Pour signifier le tournant que peut représenter le cap des cinquante ans, ils ont choisi de le déraciner complètement : il a quitté son appartement ; il n’a plus guère de liens avec sa famille, quand bien même ses membres vivent encore. Sa femme et ses enfants sont ailleurs, et nulle part pour lui. Cette rupture est l’occasion de réfléchir, de se plonger dans son passé, d’autant qu’il est accompagné de nombreux cartons de déménagement : c’est le matériel qui le rattache à ses racines, et Yvan s’accroche à chacun d’eux, comme à un témoin de ce qui fut. En même temps, c’est l’occasion d’un nouveau départ, d’un nouvel élan. Une nouvelle page à écrire, blanche comme la neige du Jura.
On pouvait craindre l’avalanche de poncifs sur le temps qui passe, les amis qu’on perd et qu’on retrouve (parfois), la solitude, etc. Ces thèmes sont présents dans l’album, mais leur traitement est fait de façon délicate, comme Étienne Davodeau a su nous y habituer au travers de ses bandes dessinées. On connaît son talent pour approcher les failles de ses personnages de façon sensible, mais aussi pour éviter la petite larme facile au bon moment grâce à l’humour. Tout cela s’exprime parfaitement dans les Couloirs aériens, ceux-là que contemplent Yvan su rla couverture.
Y a-t-il un rapport avec l’histoire-géographie ? Aucun. Ou si peu. Mais on peut se permettre, chez les Clionautes, de faire un pas de côté de temps en temps, ce qui n’est pas désagréable.