L’introduction dit bien l’ambition de cet ouvrage: « A partir d’un objet commun, l’arbre, cet ouvrage présente les résultats de travaux de recherche en cours, expose les problématiques actuelles des acteurs de la recherche et de la gestion, les méthodes qu’ils mettent en place pour atteindre leurs objectifs; les questionnements, interrogations concernant le passé, le présent et l’avenir sont également des sujets pertinents de discussion transversale. »

Quatre axes structurent l’ouvrage:Bois des cours d’eau, bois des versants; le forêt d’hier et d’avant hier, aujourd’hui, une forêt multifonctionnelle et ses activités plurielles; formes et paysages de l’arbre.

-*

Sous la direction d’ Armelle Decaulne, géomorphologue au CNRS Geolab une équipe pluridisciplinaire des universités de Grenoble, Chambéry, Dijon, Clermont-Ferrand mais aussi du CEMAGREF ainsi que quelques universitaires européens confrontent leurs points de vue, leurs champs de recherche en français comme en anglais.

Bois des cours d’eau, bois des versants

Cinq articles assez techniques qui peuvent ponctuellement illustrer une étude des risques.

la première contribution aborde la question des forêts de protection en zone de montagne notamment pour éviter les chutes de pierre et les avalanches. Les travaux récents portent sur l’intérêt et les limites des souches et troncs au sol comme dispositif temporaire.

En Islande du nord les méthodes dendrogéomorphologiques sont utilisées pour une meilleure connaissance des avalanches.

En Pologne les effets de la tempête Cyril en 2007 sont visibles dans le remodelage des versants des monts Suche du fait du déracinement des arbres. Reste à estimer l’impact sur le long terme.

En Roumanie c’est l’impact sur la croissance des épicéas de l’accumulation des sédiments de stériles dans la région minière du Calimani.

Toujours en Roumanie, dans les Carpates du sud, l’étude porte sur le versant occidental de la vallée glaciaire de Bâlea: impact des avalanches et des grands travaux routiers sur la reprise naturelle de la forêt.

La forêt d’hier et d’avant-hier

Les bois immergés, gorgés d’eau du néolithique offrent pour l’Auvergne une source importante de données encore peu étudiées notamment pour les sites des Martres-de-Veyre, Chamalières et la maison forte de Chevagnes. Un inventaire est en cours : artisanat, vaisselle, parure, statuaire, pirogues et bois de construction…

l’article suivant est consacré à la fouille de deux charbonnières gallo-romaines à Enversin (Rhône) une source inégalée pour la connaissance des essences présentent dans le couvert forestier

Aujourd’hui, une forêt multifonctionnelle et ses activités plurielles

En Margeride une charte forestière est en place, il s’agit d’analyser les actions participatives et le jeu des acteurs dans la stratégie locale de développement de la filière bois.

Les zones humides sont assez nombreuses en forêt, la politique de boisement a été mise en place par le passé, l’article présente les nouveaux enjeux économiques, écologiques et sociaux dans deux espaces: le bois de Goult (forêt domaniale des Ecouves, Basse-Normandie) et les tourbières du plateau de Millevaches.

Formes et paysages de l’arbre

le premier article s’intéresse aux représentations de l’arbre et de la forêt dans l’œuvre du cinéaste Hayao Miyazaki et plus précisément dans Princesse Mononoké; un imaginaire marqué par la spiritualité shintoïste et l’histoire récente du Japon.

Dans les îles de la Société; un arbre, le banian du pacifique, peut être un indicateur de vestiges archéologiques et renseigne sur les pratiques cérémonielles traditionnelles de Polynésie. L’enquête démontre la persistance des savoirs ancestraux et de la mémoire collective.

Le code rural, né au XIXe siècle est une source de connaissances des usages locaux du bois, de l’arbre, la haie et la forêt qui ont eu comme fonction la pérennité de la ressource et demeurent utile aujourd’hui encore au maintien de la biodiversité.

Un livre qui montre divers aspects des réflexions actuelles.