Nicolas Richer est professeur à l’Ecole normale supérieure de Lyon. Ses recherches portent sur la Grèce archaïque et classique, en particulier sur Sparte.
Le travail de cartographie a été réalisé par Claire Levasseur.
Cet ouvrage aborde la période de la Grèce dite « classique » (Ve-IVe avant J.-C.), « une dénomination qui signale son importance et qui dit à quel point elle constitue, par ses réalisations matérielles et littéraires, un temps de référence » (p. 6). Si on y trouve de nombreuses cartes, comme dans tout atlas, l’ouvrage comporte également des illustrations de natures et d’échelles variées (plans, schémas, chronologies) qui permettent d’élargir la connaissance des cités grecques et de leurs habitants au-delà des aspects politiques. Clair et synthétique, cet atlas s’impose comme un excellent outil pour aborder la Grèce classique.L’ouvrage est divisé en cinq parties : les ressources et les hommes ; la Grèce balkanique et son évolution politique au Ve siècle ; les Grecs d’Occident aux Ve et IVe siècles ; l’affirmation de nouvelles puissances au IVe siècle et les pratiques de la guerre ; l’évolution culturelle et les grands sanctuaires.
A l’intérieur de ces parties les entrées sont de différents types (par région, par cité, par thème). L’auteur a voulu montrer qu’au-delà d’un ensemble qui comporte des éléments d’unité, « chaque région a connu une évolution propre et a joué un rôle particulier dans l’évolution globale » (p.7). Il y a donc une volonté délibérée de mettre l’accent sur les spécificités.La première partie permet d’établir les cadres du quotidien. Y sont abordées les questions climatiques, l’agriculture, l’artisanat, l’économie, le peuplement et l’habitat mais aussi la répartition des ressources dont l’auteur montre qu’elles ont joué un rôle important dans l’histoire du monde grec. Les différents moyens de communication et la question des langues font également l’objet d’un éclairage bienvenu.La deuxième partie est davantage politique. L’atlas présente la Grèce balkanique à partir de ses différents espaces (le Péloponnèse, l’Attique, la Béotie, la Théssalie, la Crète, l’Asie Mineure). Bien souvent des analyses à différentes échelles sont proposées. Sont ainsi présentés des cités, des espaces urbains (Thèbes, Argos) ou des édifices (le Parthénon). Les guerres médiques et la guerre du Péloponnèse (431-404) sont également abordées dans cette partie.La troisième partie, plus réduite, porte sur les Grecs d’Occident. Ce sont ici les réseaux de cités de Grand Grèce (sud de l’Italie) et de Sicile qui sont présentés. La cité de Syracuse fait l’objet d’une présentation plus détaillée.

La quatrième partie concerne le IVe siècle. L’atlas montre le rééquilibrage des forces politiques à cette époque, notamment suite à la défaite d’Athènes dans la guerre du Péloponnèse (404). Cette partie développe plus en détails les aspects de tactique militaire (par exemple à la bataille de Chéronée en 338) et la fortification des cités. Le chapitre se conclut sur l’émergence de la Macédoine de Philippe II et les relations des cités grecques avec l’empire Perse qui reste un acteur important dans la région après les guerres médiques.

La dernière partie revient sur certains éléments d’unité du monde grec : l’urbanisme, mais aussi les grands sanctuaires (Olympie, Delphes, Epidaure). La place des écrivains et artistes est également évoquée, notamment à l’aide d’une carte présentant l’origine des plus renommés d’entre eux. Leur présence signalée ou non à Athènes montre que la cité constitue largement le centre de gravité de cette période dite classique.