Entre narration empreinte aux Evangiles et explications fournies par les dernières avancées de l’exégèse, de l’archéologie ou de l’histoire culturelle, Régis Burnet (U. C. de Louvain), éminent spécialiste du christianisme, livre un regard accessible et rafraîchissant sur la geste de Jésus Christ.

Le titre explicite ne trahit pas le contenu de l’ouvrage qui répond à la question comment a réellement vécu Jésus de Nazareth ? Comme les autres titres de cette collection 24 heures de la vie de (24 heures de la vie en RDA, E. Droit, 2020), le livre nous embarque dans une unique journée qui se déroule à Capharnaüm, sur la rive nord du Lac de Tibériade en Galilée, à 110 km environ au nord de Jérusalem. C’est un lieu où vit Pierre et où Jésus se repose souvent. L’auteur y scrute les aspects principalement matériels et culturels qui font cette journée de Jésus. Ainsi, le lecteur découvre par exemple les menus en cours dans cette région au Ier siècle de notre ère, caractérisée par une abondance documentée. On y prépare entre autres des ersatz de taboulés, des salades d’herbes, des poissons.

Crime social ?

Le livre s’ouvre s’ouvre sur la dispute avec Simon où à l’occasion d’un banquet, qui souligne au passage l’importance culturelle et chrétienne du repas vecteur de partages, il tente de piéger Jésus. Lequel conclut ce dialogue par des paroles qui définissent la famille à l’aune de valeurs diamétralement opposées aux dogmes d’alors : en effet, Jésus invoque la foi bien sûr, l’amour également, mais aussi le respect. Un “crime social”, selon R Burnet.

Puis vient l’épisode de la tempête nocturne essuyée par Jésus et ses apôtres sur une barque au beau milieu du Lac. Tempête vite apaisée par les paroles du Christ qui peut à cette occasion tester la foi de ses disciples.

La question thaumaturgique intervient forcément, dans le cas présent avec le miracle de Capharnaüm à l’endroit de la petite fille de Jaïre, morte puis ressuscitée. Selon Burnet, la guérison tient de la foi en cette dernière, qui procède de la confiance générée par le Christ lui-même, qui devient donc guérisseur, soit le sauveur, soit Dieu.

D’autres enjeux de la vie de Jésus sont abordés, en accord avec des questionnements contemporains liés au fanatisme religieux par exemple, ou encore au célibat du Christ.

Ce n’est donc pas une vie de Jésus comme Pascal, Hegel, Renan ou Mauriac ont pu écrire, mais bien une journée qui se déploie au fil des pages. Une préface, neuf parties, une postface et une bibliographie composent l’ouvrage. On pourra regretter l’absence d’une carte qui aurait pu synthétiser les hauts-lieux et faits de cette journée de la vie de Jésus.

Présentation de l’ouvrage par l’éditeur :

https://www.puf.com/content/24_heures_de_la_vie_de_J%C3%A9sus